Ils étaient tous réunis ce samedi matin dans un hôtel de Marrakech : promoteurs immobiliers, aussi bien privés que publics, directeurs centraux et régionaux du département de l’habitat et de l’Urbanisme, les responsables des établissements sous tutelle en plus du PDG du Crédit Immobilier et Hôtelier, Khalid Alioua et les responsables locaux, wali en tête.
Le but est de leur présenter un grand projet d’habitat et d’urbanisme, celui de la nouvelle ville de Tamnsourt qui sera érigée à sept kilomètres de Marrakech sur la route de Safi. « Il s’agit bel et bien de la première véritable nouvelle ville du Maroc. C’est un énorme chantier qui équivaut à six fois Sala Al Jadida, une fois la ville de Nador ou encore les villes d’El Jadida et Azemmour réunies. Elle pourra contenir près de 200.000 habitants», estime Taoufik Hejira, ministère délégué chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme. Pour lui, Tamansourt a été pensée dans une logique de désengrangement de la ville de Marrakech, de polarisation de l’urbanisation des zones d’expansion qui lui sont périphériques et de création d’une activité économique. Pour ce faire, 1180 hectares ont été prévus pour un budget de 10 milliards de dirhams. «Et le secteur privé est un partenaire de choix», explique le ministre, d’où la présence d’un panel des plus grands promoteurs immobiliers privés lors de cette présentation qui a mis en exergue les atouts de la nouvelle entité. Et les présentations du directeur général de l’ERAC-Tensift, des architectes et du bureau d’étude en charge du projet sont éloquentes.
La nouvelle ville de Tamansourt se compose de deux secteurs. Le premier s’étend sur 506 hectares et s’articule autour d’un centre de grande importance où existent plusieurs types d’habitats, divers équipements de quartiers, des équipements industriels et touristiques, tous au service de la gestion et de fonctionnalité urbaines. Quant au second secteur, il s’étale sur 674 hectares et est construit autour de deux centres, respectivement à vocations administrative et commerciale et de services.
Cette armature d’équipements nécessaires au développement social et économique de la cité est reliée par une série de voies identifiables et rapides, spécialement conçues pour faciliter l’accès aux différents quartiers centraux de la ville. «L’axe principal de la ville est constitué par l’actuelle route nationale n° 9 reliant Marrakech à Safi qui sera transformée par un aménagement spécifique», précise le directeur de l’ERAC, Khatib El Hebil. Le tout sera conçu pour donner l’illusion que Marrakech a enfanté une nouvelle entité, une nouvelle ville tout aussi charmante et tout aussi envoûtante. «Cette ville apportera une solution aux besoins de logements ressentis dans la cité ocre, lesquels sont chiffrés à près de 55.000 habitats, d’autant plus qu’elle permettra de reloger plus de 30.000 citoyens, occupant des logements insalubres, faisant remarquer que dans un souci d’intégrer la dimension écologique dans ce projet, il a été décidé de consacrer plus de 100 ha au boisement, complété par plusieurs parcs et jardins étendus sur une superficie de 94 hectares», a-t-il poursuivi.
Le montage financier de la nouvelle ville est particulièrement alléchant pour les promoteurs privés.
Ces derniers ont l’embarras du choix entre dix lots de terrain de construction, dont le prix moyen est de 290,38 Dh/m2 et dont la superficie totale est de 160 hectares. Leur aménagements nécessitera la somme de 2.295.727.103,37 dirhams, selon le responsable de l’ERAC-Tensift. Autre particularité, le morcellement des titres fonciers avant la cession des terrains aux promoteurs. De cette façon, ces derniers pourront contracter les crédits qu’ils souhaitent en faisant appel à l’hypothèque desdits-terrains.