EconomieUne

Industrie aéronautique : La reprise au rendez-vous

© D.R

Confirmée lors de l’ouverture de la 6ème édition des Aerospace Meetings

Le secteur de l’aéronautique redécolle. La reprise se confirme. En témoigne le carnet de commandes qui selon la tutelle est bien rempli, sans oublier la dynamique d’investissement que connaît la zone franche de Midparc, principale base aéronautique du Royaume. Cette plateforme abrite depuis mardi 15 mars la 6ème édition de l’Aerospace Meetings, un rendez-vous biannuel qui se veut, aujourd’hui, le premier événement en présentiel depuis la crise pandémique. «Cette rencontre prouve l’importance de l’activité de la base industrielle aéronautique marocaine qui s’est construite patiemment et qui est aujourd’hui la plateforme best value au niveau régional et peut-être même à l’échelle mondiale grâce à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», déclare Ryad Mezzour, ministre de l’industrie et du commerce, en marge de l’ouverture de ce salon qui prend fin ce jeudi à Nouaceur. Le ministre indique à cette occasion que la dynamique observée au niveau de la plateforme industrielle Midpac démontre que le secteur franchit un nouveau palier de son développement. En effet, Ryad Mezzour a procédé quelques heures avant le coup d’envoi de la 6ème édition des Aerospace Meetings au lancement du projet d’extension de l’usine Hexcel portant sur la fabrication des matériaux composites, clé de la décarbonation. Le ministre a également inauguré le site casablancais d’AD industries «Adima».

Étendue sur une superficie de 5.000 mètres carrés, cette nouvelle usine est spécialisée dans les activités de production de pièces métalliques aéronautiques dont les activités de chaudronnerie avec des moyens de découpe, de fromage, pliage et de soudure de haute technologie. Elle est donc la seule structure à réaliser du poinçonnage dans l’industrie aéronautique marocaine. L’usine est également spécialisée dans les activités d’usinage, de fraisage, de tournage, de rectification sur des moyens numériques et conventionnels ainsi que dans les activités d’assemblage du fait que le site dispose d’une ligne permettant l’intégration des pièces fabriquées dans des ensembles complexes. Le passage de Ryad Mezzour devant les opérateurs aéronautiques a été une occasion pour tracer les perspectives de l’industrie marocaine dans toute sa transversalité.

Des annonces ont été faites dans ce sens augurant ainsi plus de compétitivité au produit national dans ce contexte de relance. A cet égard, M. Mezzour a fait part de la signature imminente de contrats permettant l’accès des industriels au gaz et ce à un prix maximum européen. Chose qui selon le ministre permettra aux opérateurs de renforcer leur positionnement dans un marché mondial concurrentiel. La deuxième annonce concerne le volet formation. Le ministre de l’industrie et du commerce évoque la préparation de 100.000 «cols blancs» (ingénieurs et techniciens supérieurs) d’ici 4 ans aussi bien dans l’aéronautique que dans l’automobile. Le but étant de préparer la jeunesse à monter en gamme afin de transformer les écosystèmes vers plus de valeurs ajoutées et une production beaucoup plus complexe.

Les grands chantiers du GIMAS

Du côté du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), Karim Cheikh, président du groupement, assure dans un bref échange avec ALM un développement soutenu des écosystèmes aéronautiques au niveau national. «Nous sommes en pleine relance du secteur», indique-t-il avant d’énumérer les principaux chantiers ouverts par le GIMAS au titre de ce nouveau cap. M. Cheikh cite dans ce sens la décarbonation des procédés et l’accès aux énergies vertes. Le GIMAS œuvre d’arrache-pied également à développer l’industrie 4.0 dans le secteur. Sur le plan industriel, le groupement cible le militaire, le spatial, l’intérieur des cabines d’avions ainsi que d’autres domaines sur lesquels le Maroc se positionne fortement. «Nous sommes aujourd’hui à 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’export, nous ambitionnons d’augmenter fortement ce chiffres d’affaires en créant de l’emploi de grande qualité parmi les techniciens supérieurs et les ingénieurs», nous confirme Karim Cheikh. A l’instar du secteur automobile, l’industrie aéronautique au Maroc a entamé depuis ces deux dernières décennies une profonde mutation. Une transformation qui porte ses fruits. Le secteur compte actuellement plus de 140 entreprises et n’emploie pas moins de 20.000 personnes. Le taux d’intégration est estimé à 40% avec une croissance moyenne de 20%, soit 4 fois plus que la moyenne mondiale et 5 fois la croissance du PIB.

Un coup de pouce à l’innovation et la R&D

Pour s’aligner sur les grandes tendances mondiales, l’aéronautique marocaine s’ouvre à de nouveaux métiers. Le secteur encourage l’intégration des technologies innovantes à forte valeur ajoutée. En témoignent les conventions signées en marge de l’ouverture de la sixième édition de l’Aerospace. Le GIMAS, à travers son cluster d’innovation «Aerospace Moroccan Cluster», s’est ainsi joint à plusieurs universités marocaines pour renforcer la recherche et développement dans le secteur.
Ces partenariats marquent le lancement de projet collaboratif entre le milieu universitaire et le monde industriel. «L’industrie est en train de connaître des ruptures technologiques fortes, les avions verts décarbonés… Ce sont des sujets sur lesquels nous devons nous positionner pour assurer la pérennité de notre plateforme ayant mis 20 ans à se construire pour devenir aujourd’hui une plateforme crédible. On voudrait lui donner encore plus de valeur ajoutée par la recherche, le développement et l’innovation», explique Karim Cheikh. Commentant cette symbiose entre le milieu industriel et académique, Abdellatif Miraoui, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, affirme que «les universités marocaines sont en train de se transformer tout naturellement pour que l’université puisse répondre aux besoins de la société. Les universités sont appelées, actuellement, non seulement à produire le savoir et à le transférer mais également à s’intéresser à toutes les questions sociétales, à toute l’employabilité et à l’innovation… Des exigences que porte l’université au cœur de son développement».
Notons que l’ «Aerospace Moroccan Cluster» a pour mission de soutenir la compétitivité régionale du secteur en visant l’excellence. Le Cluster favorise également une dynamique de croissance nouvelle axée sur la création de valeur, et sa portée internationale en tant que segment générateur de richesses et d’expertise. Pour rappel, les partenariats conclus lors de cet événement ayant réuni 400 participants et 200 entreprises issus de 20 pays, marque le rapprochement entre le GIMAS et une dizaine d’établissements universitaires, en l’occurrence l’Université internationale de Rabat, l’Université Hassan II de Casablanca, l’Université euro-méditerranéenne de Fès, l’Université Abdelmalek Essaidi, l’Université Cadi Ayyad, l’Université Moulay Ismaïl, l’Ensam de Meknès, l’Université Mohammed VI polytechnique et UM6P ventures.

Articles similaires

SociétéUne

Alerte météorologique: l’ADM appelle à la vigilance sur l’axe autoroutier Meknès-Oujda

La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a appelé les usagers...

SociétéSpécialUne

Plus de 28.000 nouveaux inscrits en 2022-2023 : De plus en plus d’étudiants dans le privé

L’enseignement supérieur privé au Maroc attire des milliers de jeunes chaque année.

SociétéUne

Enseignement supérieur: La réforme en marche

Le digital occupe une place de taille dans la nouvelle réforme du...

EconomieUne

Intrepid Travel promeut le tourisme durable à Beni Mellal-Khénifra

Il a tenu une conférence de presse pour présenter ses orientations stratégiques

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux