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Industrie pharmaceutique : Financer l’innovation, un gage de souveraineté sanitaire

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L’industrie pharmaceutique au Maroc s’oriente vers l’innovation et la recherche. Ce secteur vital pour la sécurité sanitaire de notre pays a aussi l’ambition de se développer à l’international tout en continuant de contribuer à l’économie en tant que levier de croissance.

De plus, le médicament devient un axe stratégique de la politique industrielle du pays. Ce secteur dispose donc d’un potentiel grandissant et nécessite un accompagnement financier plus adapté, particulièrement dans le contexte actuel de la Covid-19 où la course vers la recherche et développement est au cœur de la bataille. C’est dans ce sens que l’Asmex, en partenariat avec Crédit du Maroc et la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP), a organisé une conférence en ligne à destination des acteurs de cet écosystème. Il s’agit de les accompagner dans leurs stratégies d’expansion. Sous le thème «Laboratoires pharmaceutiques : Quels financements pour accompagner vos projets à l’international ?», cette rencontre s’est aussi focalisée sur les challenges des opérateurs nationaux et les outils financiers qui leur sont dédiés. L’objectif est de renforcer la communication entre les institutions financières et les exportateurs et leur faciliter l’accès au financement.

Le médicament, contributeur à la croissance

La santé représente un secteur stratégique pour notre pays, la développer «permettra tout simplement de développer notre souveraineté, notre sécurité sanitaire mais également de contribuer au développement de l’économie en tant que levier de croissance majeur. Les besoins en service de santé amplifiés par la crise sanitaire Covid-19 représentent en ce sens pour nous et pour vous tous un défi mais surtout une opportunité pour faire de ce secteur un vrai vecteur de croissance, de création de valeurs et d’emplois», explique dans son mot d’ouverture Abderrahman Benhayoun, DGA Marchés & Expérience Client -Crédit du Maroc. L’industrie pharmaceutique participe à 1,5% du PIB national et constitue une part de 5,2% du PIB industriel et se positionne dans le contexte actuel comme un secteur stratégique. Pour la FMIIP, grâce à cette industrie le Maroc a pu faire face à la crise de Covid-19. Pour Layla Laassel Sentissi, directrice de la FMIIP, «la pandémie a révélé le besoin pour donner à la santé sa place au niveau de la société», ajoutant qu’actuellement l’argent est le nerf de la guerre aussi bien pour le financement en interne qu’à l’international.

Près de 16 milliards de CA en 2019

Le Maroc a 51 laboratoires autorisés dont 47 disposant d’un site de fabrication (29 sont membres de la FMIIP). En termes de chiffres d’affaires (CA), cette activité a généré 16 milliards de dirhams en 2019 dont 11 milliards réalisés auprès du marché privé. Le CA de 2020 devrait se situer autour du même chiffre, indique la présidente de la FMIIP. La Fédération représente 75% de part de marché (du secteur pharmaceutique marocain) et produit 80% de la valeur ajoutée du secteur. Le marché des génériques représente 40,2% en unités et 90% des médicaments génériques au Maroc sont fabriqués par les membres de la FMIIP. Aujourd’hui, le nombre d’emplois directs et indirects dans l’industrie pharmaceutique s’élève à 53.000 personnes avec un taux d’encadrement de 30%. La Fédération assure un emploi à près de 85% des effectifs du secteur. L’investissement dans l’outil industriel englobe plus de 800 millions DH annuellement, depuis 2013. «Les opérateurs de la FMIIP sont les plus gros investisseurs dans l’outil industriel», tient à préciser Layla Sentissi ajoutant que cela concerne l’extension de site mais aussi tout le parc machine rénové.

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La fabrication locale en déclin

Du côté de la fabrication locale, elle est malheureusement en déclin actuellement, souligne la présidente de la FMIIP indiquant qu’à un moment donné «on avait atteint les 80% de nos besoins ». En effet, elle s’élève aujourd’hui à environ 52%. Parallèlement, les importations sont en progression. «L’exportation reste notre issue de croissance parce que le marché local est très étroit. La consommation par habitant ne dépasse pas 500 DH par an et par habitant. Et donc les opérateurs cherchent la croissance au niveau de l’export», relève-t-elle. A noter que les dépenses en médicaments par personne en 2019 sont de 497 dirhams et les médicaments représentent 22% des dépenses totales de la santé. Bien qu’ils n’atteignent pas encore les ambitions des opérateurs, les exportations sont de plus de 11% de la production. La contribution fiscale du secteur est plus de 500 millions DH dont 80% venant de la contribution des opérateurs nationaux. Enfin, les membres de la FMIIP représentent 260 groupes étrangers parmi les 280 groupes présents au Maroc.

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