L’aspect territorial se focalise, tel que l’indique l’ADA, sur «une forte implication des acteurs locaux et institutionnels au niveau du même territoire.
Faire émerger une nouvelle génération de projets d’agriculture solidaire. C’est l’une des grandes ambitions de la nouvelle vision de développement agricole. «Cette nouvelle génération de projets consiste en une intervention élargie à l’échelle d’un territoire principalement via l’investissement public. Elle cible les petits agriculteurs vulnérables, les jeunes ruraux et les femmes rurales au niveau des zones vulnérables (vulnérabilité sociale, économique, écologique…), notamment les zones de montagnes, les zones oasiennes, les zones pluviales et désertiques», indique l’Agence pour le Développement Agricole (ADA) qui se penche actuellement sur l’accompagnement des directions régionales de l’Agriculture pour la préparation et la planification des projets de l’Agriculture Solidaire de nouvelle génération. Il s’agit essentiellement de la réalisation d’un diagnostic territorial dans les 12 régions du Maroc et du renforcement des capacités du personnel concerné dans la planification des projets de l’agriculture solidaire. Un guide pratique de conduite de diagnostic territorial sera également réalisé.
Appui aux catégories vulnérables
Pour mettre en œuvre une nouvelle génération des projets de l’agriculture solidaire, une nouvelle approche a été pensée. Celle-ci repose sur un appui fort de l’Etat aux différentes catégories vulnérables au niveau d’un territoire, notamment les petits agriculteurs, les jeunes et les femmes tout en impliquant différents acteurs. Dans ce schéma, l’aspect territorial se focalise, tel que l’indique l’ADA, sur «une forte implication des acteurs locaux et institutionnels au niveau du même territoire afin de garantir la complémentarité et la synergie entre les différentes interventions au profit des bénéficiaires des projets et de les associer autour d’objectifs communs». Aussi, le choix du territoire comme logique d’intervention permettra, tel que l’ajoute l’Agence, de faire bénéficier les catégories cibles des différentes actions à programmer et d’augmenter l’inclusivité des projets d’agriculture solidaire. De son côté, l’approche systèmes de production est, tel que le souligne la même source, basée sur l’analyse de ces systèmes adoptés par les agriculteurs au niveau du territoire afin de déterminer les contraintes au développement et proposer les pistes d’amélioration. De plus, l’ADA affirme que cette démarche doit tenir compte des spécificités locales, culturelles et des ressources naturelles disponibles au niveau du territoire du projet. L’objectif étant de promouvoir une agriculture résiliente et éco-efficiente.
Vers des structures plus adaptées aux spécificités des territoires
Inclusion sociale, autonomisation de la population, amélioration des revenus des petits agriculteurs, attractivité des territoires, résilience de l’agriculture familiale …autant d’axes visés par la création d’une nouvelle génération de projets agricoles solidaires. Dans cette perspective, les bénéficiaires «doivent être organisés dans le cadre de structures d’auto-agrégation efficaces et adaptées aux spécificités des territoires (coopératives agricoles, coopératives de services, union des coopératives, GIE…) en tant qu’agrégateurs sociaux, en vue d’assurer la gestion amont-aval des projets et d’améliorer les conditions d’exercice des agriculteurs dans leurs activités : fourniture et approvisionnement, services agricoles, écoulement de la production et accès aux marchés, meilleure captation de la valeur, amélioration des revenus, accès au progrès technologique, formation, etc », relève l’ADA. Cette agence rappelle également que ce type d’organisation n’exclut pas la possibilité d’associer un agrégateur privé ou un acheteur potentiel au projet dans un cadre contractuel avec les organisations professionnelles. La finalité étant de contribuer à une meilleure valorisation et commercialisation de la production agricole. Pour rappel, le secteur agricole s’est doté en février 2020 d’une nouvelle stratégie « Génération Green 2020-2030 » qui donne «la priorité à l’élément humain» et «la pérennité du développement agricole» impliquant une multitude d’intervenants.
Leila Ouchagour
