Economie

Intérim : diagnostic d’un secteur

Leader du travail intérimaire au Maroc, Manpower a bouclé l’année 2003 avec un carnet de 200 entreprises clientes au Maroc et 2 679 missions réalisées. La typologie faite sur le secteur du marché temporaire laisse apparaître de nouvelles tendances. Les principaux postes de recrutement sont d’abord dans l’industrie, consommatrice des fonctions d’ingénieurs et de postes techniques en logistique et achat. Il y a ensuite le secteur de la grande distribution, demandeuse des compétences en majorité dans le commercial. Les postes d’ingénieurs et chefs de projets en informatique viennent au premier rang dans le domaine des services. Certains nouveaux métiers, notamment la logistique et achats, souffrent de problème de compétences.
Le Commercial, fonction très recherchée au Maroc, est souvent plus un vendeur qu’un conseiller. Il y a absence de maturation à ce niveau comme au niveau de la majorité de PME-PMI, lesquelles manquent de visibilité dans leur stratégie de recrutement. Bref, le boom s’est poursuivi, en 2003, pour les postes de logisticiens et acheteurs. Une forte hausse des recrutements a été observée aussi chez les financiers, contrairement aux TIC où la courbe de l’emploi accuse une pente assez faible. Le niveau de formation des candidats au recrutement évolue du Bac +1 (2% de l’effectif) au Mastère (6%). Le gros des candidats est concentré sur la niche Bac + 5 (29%) et Bac +4 (30%).
L’expérience, qui entre pour beaucoup dans les critères de recrutement, est inférieure à une année chez 22,8% des candidats et supérieure à dix ans, pour 18, 93%. Pourtant, 2003 a été plutôt marquée par des actions de lobbying pour le nouveau code du Travail. Le lancement de l’AETTO, l’une des deux associations du secteur, a permis aux entreprises membres d’apporter leur contribution au débat. Les thèmes particulièrement disputés par les intérimaires concernent en premier lieu les Droits des collaborateurs et la caution bancaire. L’introduction de cette disposition est une avancée notable, garantissant le paiement des salaires, les indemnités et les cotisations obligatoires. Pour l’entreprise, il s’agit de la consécration de six ans de militantisme.
Le nouveau contrat de travail englobe plusieurs mentions comme la durée, le salaire, la qualification, la période d’essai, les modalités de paiement, l’immatriculation CNSS, etc…De même, le texte adopté ne laisse plus vague, le rôle et les missions du collaborateur intérimaire. Le statut travailleur temporaire qui n’était même pas acquise dans l’ancien texte, est clarifiée. Ce sont là les points forts du nouveau Code de Travail. Sur d’autres points, en revanche, la législation est discutable aux yeux de Manpower. Il s’agit en premier lieu de la durée des missions. Trois mois renouvelables une seule fois n’est pas appropriée puisque l’employé temporaire a été formé pendant la mission. Les entreprises perdent donc en productivité.
D’autant que, selon les arguments de l’entreprise leader du marché, cette disposition « augmente la précarité de l’emploi des travailleurs temporaires et le taux de chômage ». Le code serait aussi, aux yeux des entreprises membres de l’AETTO, peu clair sur les accidents du travail.
Tout comme les devoirs pour l’entreprise utilisatrice et les collaborateurs intérimaires. Pour 2004, l’adoption d’un réel statut au collaborateur intérimaire figure parmi les objectifs de Manpower qui entend, en outre, agir au sein de l’AETTO pour l’adaptation du nouveau code de travail et celle de la réglementation de la durée du contrat de travail temporaire.

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