Selon une étude réalisée par le ministère des Finances et de la Privatisation publiée en mars 2006, le parc d’abonnés d’Internet a connu une nette progression ces cinq dernières années. Entre 2000 et 2005, le nombre d’abonnés est passé de 37 000 à 206 452. L’avènement de l’ADSL est à l’origine de cette évolution. En une année, le parc Internet a évolué de 128%, selon cette même étude. Les entreprises sont les plus concernées par cette progression. L’étude souligne que 90% des entreprises répertoriées dans le Kompass ont une connexion Internet, 38% déclarent disposer d’un site Web et 14% annoncent avoir recours à des achats en ligne. Les ménages marocains se placent par contre bien derrière les entreprises. Le taux d’équipement en ordinateurs personnels est de l’ordre de 11% soit l’équivalent de quelque 600 000 unités, alors qu’il est de 48,5% en Europe. Selon un rapport de l’ANRT, 64% des Marocains n’ont jamais eu accès à un ordinateur. Difficile à croire pourtant les chiffres sont là pour le prouver.
Le nombre d’internautes au Maroc est estimé à 3,8 millions, plus faible que celui de l’Afrique du Sud qui compte 5,2 millions d’internautes et de l’Egypte avec 4,2 millions. Mais à en croire le plan d’action de l’ANRT, élaboré en 2005, des perspectives de développement du parc Internet existent, notamment l’entrée sur le marché de nouveaux opérateurs, à savoir Méditel et Maroc Connect. Selon l’étude du ministère des Finances et de la Privatisation, le réaménagement du code de la douane qui a permis la réduction des taxes à l’importation des produits informatiques, y compris les logiciels et les nouvelles baisses significatives des prix de l’ADSL ne manqueront pas d’insuffler une nouvelle dynamique à ce marché et à multiplier le nombre d’abonnés.
Il est indiqué également qu’avec l’introduction prochaine des technologies Wimax, une opportunité se présente au Maroc pour étendre plus facilement le réseau et atteindre les régions rurales. D’autre part, l’étude propose quelques suggestions afin d’améliorer le niveau de développement de l’Internet au Maroc. Celle-ci souligne qu’il est impératif que l’évolution d’Internet s’effectue avec un développement d’une industrie de l’information pour éviter au pays d’être uniquement consommateur des produits de l’information distribués par les pays du Nord. Le développement des compétences en production multimédia destinée au marché international, pourrait en effet, représenter une source de revenu conséquente pour le Maroc. Elle estime également que le Royaume devrait mettre en œuvre un système juridique régissant les noms de domaines et la responsabilité limitée des fournisseurs de service Internet. L’utilisation des logiciels libres pourrait aussi favoriser le développement du parc Internet à moindre coût. Bref, il reste encore beaucoup à faire. Mais le plus simple serait peut-être de généraliser la scolarisation et éradiquer l’analphabétisme.