La réussite d’une introduction en Bourse est tributaire d’une bonne communication visant à renforcer la réputation des investisseurs dans un marché en pleine mutation.
Les acteurs du marché boursier livrent leur recette pour une introduction en Bourse réussie. Cette thématique a été débattue lors de la première édition de «Bonzai Conversations». Un cycle de rencontres qui tend à démystifier des thématiques d’envergure et décrypter l’actualité. Le coup d’envoi de ces rendez-vous a été donné jeudi 2 février à Casablanca initiant ainsi l’échange autour de la construction de la réputation financière pour être « IPO ready ». Intervenant dans ce sens, Tarik Senhaji, DG de la Bourse de Casablanca, a mis en exergue les enjeux d’introduction en Bourse. Le responsable a dans ce sens insisté sur la dépersonnalisation de la communication ainsi que sur la sincérité. Selon M. Senhaji, le message doit être précis, objectif et compréhensible. De même, l’investisseur doit, selon le directeur général de la Bourse de Casablanca, donner le meilleur de lui-même tout en restant authentique. Du côté de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), son président Hatim Ben Ahmed a mis en avant les ingrédients fondamentaux de la réussite d’une introduction en Bourse, notamment un management de qualité, une entreprise de bons fondametaux sur un marché en bonne croissance et surtout une bonne appropriation des sujets financiers. «Une IPO réussie est celle qui mobilise le grand public», indique-t-il. Et de poursuivre que cette opération est avant tout un partage de richesse. Pour ce faire, il est essentiel de communiquer sur les bonnes choses, de manière simple. Selon Hatim Ben Ahmed, une bonne communication pré-IPO doit être à la fois transparente et honnête. Il est à souligner qu’au Maroc, tout un écosystème autour de la communication financière est en train de se créer.
Des packages sont ainsi offerts aux entreprises leur permettant de développer leur introduction en Bourse. Bien que cette pratique soit émergente au niveau national, des indicateurs ont été révélés permettant ainsi de mesurer la température de cette activité. Selon les statistiques relevées par Maria Ait M’hamed, PDG de Bonzai Agency, en s’appuyant sur les données fournies par Imperium Media, les campagnes de pré-introduction en Bourse, menées jusque-là au Maroc, ne dépassent pas les 68 jours. On note ainsi une durée de 30 jours pour TGCC immobilier, devançant de peu Mutandis et Akdital (31 jours). La campagne relative à l’introduction d’Immorente s’est étalée sur 46 jours au moment où celle de Aradei Capital 63 jours et 68 jours pour Disty Technology. L’investissement publicitaire tourne autour d’une moyenne de 2,94 milliards DH. Ces investissements sont captés à hauteur de 54% par la radio. La presse écrite arrive en deuxième position avec 38% des parts au moment où 8% sont injectés dans l’affichage. Lors de son intervention, Maria Ait M’Hamed a livré quelques règles d’or pour construire une bonne réputation tout au long du process de l’introduction en Bourse. On cite en premier l’anticipation. La responsable a préconisé d’amorcer la préparation de l’IPO idéalement 3 ans avant la date d’introduction, tout en insistant sur le facteur de la crédibilité.
