David Klein, gouverneur de la Banque d’Israël est catégorique. Selon lui, « la politisation de la politique monétaire et la création d’un conseil monétaire par la Knesset pourraient mener à une crise économique ». Il s’oppose farouchement à la volonté du Parlement israélien de restreindre l’indépendance de la Banque Centrale.
Le projet de loi en question intervient dans une conjoncture économique assez caractérisée par l’Intifada, dont le manque à gagner pour l’économie israélienne s’élève à 3,25 milliards d’euros.
De son côté, Silvan Shalom, ministre des Finances israélien, cherche à calmer les esprits, dans une déclaration au “Jerusalem Post”. Il juge cette dépréciation comme un ajustement. Pour M. Klein, cela reflète l’incertitude concernant l’approbation du budget 2002. La Banque centrale appuie une réforme économique plus soutenue et une limitation du déficit budgétaire à 3 %, la Knesset, et plus particulièrement le Shas, troisième parti en nombre de sièges, refuse de signer une loi de finances supprimant les coûteux privilèges octroyés aux habitants du désert du Néguev, aux handicapés, aux étudiants ou encore aux familles nombreuses, soit le berceau de l’électorat du parti ultraorthodoxe.
La valeur de la monnaie israélienne dernières années, a été maintenue grâce à une politique de taux d’intérêt réels très élevés. Ce qui a poussé les épargnants et les entreprises à conserver des shekels sur des comptes à court terme. En relançant le crédit, par cette baisse sans précédent des taux, la Banque d’Israël a multiplié la quantité de shekels en circulation, ce qui explique aujourd’hui sa forte baisse.
Pour le journal “Ha’Aretz”, deux facteurs expliquent le comportement du shekel face au dollar. A court terme, la réduction du différentiel de taux d’intérêt entre la Banque d’Israël et la Réserve Fédérale américaine entraîne le recul de la devise israélienne en rendant moins rentable la détention de shekels par rapport au dollar. Sur le long terme, la faiblesse des taux devrait la faire remonter en augmentant l’offre de capitaux à faible loyer. Ce qui permettra de relancer massivement les investissements, augmentant par là même occasion la demande en matière de shekels.