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Jaouad Chami : «Le SIAM a toujours accompagné les enjeux de notre agriculture»

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ALM : Le SIAM ne cesse de gagner en maturité. Quelles sont les grandes mutations qu’a connues le Salon depuis son lancement ?
Jaouad Chami: Sa taille et son envergure sont en constante évolution. Année après année, nous veillons à innover pour être en phase avec les attentes du secteur agricole et à accompagner les mutations du monde rural et c’est ainsi que le salon se configure pour répondre au mieux aux enjeux spécifiques et à l’actualité de notre agriculture. Le Salon évolue également en termes de dimensionnement, avec un doublement de la superficie en 2014, et accueille progressivement les nouvelles filières qui enrichissent l’activité agricole nationale à l’instar de la filière bio, pour laquelle nous avons un espace dédié cette année. L’ouverture à l’international du Salon est également une avancée majeure avec cette année 240 exposants issus de 61 pays dont 20 africains. Avec 5 continents représentés y compris l’Océanie avec l’Australie, le SIAM marque résolument son rôle de plateforme d’échanges et de passerelle entre l’agriculture africaine et l’agriculture mondiale. Nous avons d’ailleurs dû agrandir l’espace réservé au Pôle international de 20% pour pouvoir accueillir le nombre croissant d’exposants internationaux. Pour rappel, ce pôle regroupe aussi bien les entreprises étrangères évoluant dans le secteur agricole que les représentants d’ambassades et d’organismes internationaux (FAO, UE,..).

Comment se présente cette nouvelle édition ?
Les objectifs du SIAM 2019 font écho à l’actualité du monde agricole. Avec 18 millions de personnes vivant de l’agriculture – soit environ le tiers de la population nationale, le secteur porte un enjeu socioéconomique avéré. C’est dans cette optique que le SIAM 2019 apporte sa contribution pour explorer les différentes perspectives menant à l’émergence d’une classe moyenne rurale, vecteur de développement socioéconomique durable. Par ailleurs, l’édition 2019 du SIAM accueille la Suisse en tant que pays à l’honneur. Une nation renommée pour son expertise en matière d’agriculture durable et qui a fait de la préservation de ses ressources naturelles un pilier fondamental de sa politique agricole, au même titre que la compétitivité et la durabilité. Cette édition du SIAM verra également la participation de 61 pays issus de 5 continents. Avec la présence d’une vingtaine de pays africains, et un nombre croissant de pays asiatiques, cela témoigne du rayonnement avéré du SIAM en tant que premier salon agricole africain et l’un des plus importants à l’échelle internationale

La thématique choisie s’inscrit pleinement dans les orientations stratégiques du Royaume. Comment le salon contribue-t-il à cette dynamique d’employabilité opérée dans le secteur?
Le SIAM a toujours accompagné les enjeux de notre agriculture et s’est toujours inscrit dans les axes de développement du secteur. En choisissant pour thématique « L’agriculture, levier d’emploi et avenir du monde rural », le SIAM répond, une fois de plus, à l’actualité et s’emploie à apporter sa contribution à la résolution des problématiques en tant que plateforme de rencontres, d’échange d’expériences et de débats d’experts.

Le salon a pour tradition de mettre un pays à l’honneur. En quoi ces pays étaient inspirants pour le Maroc et quels enseignements devrait tirer le Royaume de l’expérience agricole suisse ?
Le pays à l’honneur dispose d’une expertise spécifique qui est en lien avec la thématique de l’année. Par exemple en 2018, le SIAM s’est tenu sous le thème «Logistique et marché agricole» et le pays à l’honneur était la Hollande en raison de son rôle historique dans le développement du commerce international et de la logistique. Le modèle hollandais étant parmi les plus efficients en matière d’économie agricole.
Cette année, le choix de la Suisse est motivé par son savoir-faire en matière de développement intégré et durable, de son agriculture et de son rôle de leader dans l’agriculture biologique : la Suisse compte un nombre croissant d’exploitations agricoles bio, atteignant à ce jour 6.638 unités – dont la moitié en zones montagneuses.
Par ailleurs, le secteur agricole helvétique fournit plus de la moitié des biens alimentaires consommés en Suisse, où un poste de travail sur dix est directement ou indirectement lié à l’agriculture. Avec une thématique en lien avec l’emploi dans le monde rural, le modèle suisse peut être une source d’inspiration mais également une opportunité en termes de partage d’expériences. Le SIAM 2019 vient étendre le champ de la coopération Maroc-Suisse à de nouveaux pans de l’agriculture nationale. L’agriculture suisse se caractérise par sa durabilité, sa compétitivité et par une capacité à mettre l’innovation technologique au service de l’agriculture. Par ailleurs, si l’on prend en compte l’ensemble de la chaîne agroalimentaire, un emploi sur dix est en lien, direct ou indirect, avec l’agriculture. Enfin, la Suisse est leader en matière d’agriculture biologique. Ces spécificités sont autant d’atouts et de réussites dont nous pouvons nous inspirer. D’ailleurs, et à titre d’exemple, la filière bio disposera cette année d’un espace dédié et il est probable que de nombreux échanges se feront avec les Helvètes. Par ailleurs, l’innovation sera au cœur de la participation suisse au sein d’un pavillon qui accueille également plus d’une dizaine d’entreprises suisses de premier plan. A ce titre, il est prévu la signature de plusieurs conventions de partenariat et de coopération.

Qu’en est-il de la participation africaine au Salon ?
Une vingtaine de pays africains seront présents au SIAM 2019, soit le tiers des pays étrangers représentés à cette édition. L’Afrique est représentée dans toute sa diversité : Maghreb, Afrique de l’Ouest et de l’Est, pays francophones et anglophones et nous en sommes très honorés. Pour tous, le SIAM est devenu un rendez-vous annuel incontournable autant en matière de coopération et d’échanges de savoir-faire qu’en termes d’opportunités commerciales. Le SIAM est africain, il est le salon de l’Afrique et de l’agriculture africaine qui porte, pour sa part, un enjeu majeur pour le continent. Le modèle de développement agricole du Maroc s’y exporte de plus en plus à travers des conventions de coopération et de partenariat. Enfin, le SIAM se veut aussi une passerelle entre acteurs agricoles africains et internationaux et à ce titre, il est devenu un carrefour où les opérateurs des différents continents prospectent et développent de réelles opportunités. Si l’agriculture nationale profite certainement de cette dynamique, le pôle International du SIAM assume aussi pleinement sa vocation de passerelle entre l’Afrique et les marchés mondiaux, à la plus grande satisfaction des délégations du continent, qui représentent cette année le tiers des pays représentés à cette édition 2019 du SIAM. Autre fait notable : l’intérêt de plus en plus prononcé des pays asiatiques pour le Salon, avec la participation cette année de 12 nations.

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