Economie

Karia : «Nous serons en Bourse en mai 2005 !»

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ALM : Où en-est-on avec l’introduction en Bourse annoncée pour l’IMTC ?
Mohamed Karia : C’est une opération concrète qui suit son cours normal et qui sera finalisée si tout va bien entre avril et mai 2005. Nous sommes accompagnées par deux banques de référence, à savoir la Banque Marocaine pour le Commerce Extérieur (la BMCE) et la Société Générale. Nous sommes confortés dans ce choix par la bonne tenue de nos fondementaux durant l’année 2004. Notre trésorerie est excellente, malgré les investissements consentis. Notre chance, en tant que propriètaire de navires est que les cours du fret sont actuellement en augmentation. C’est un gros problème qui se pose pour les sociétés qui affrètent des navires. Heureusement que nous utilisons un outil en proprièté.
Mais les hausses des cours du pétrole ont quand même affecté le secteur du transport maritime ?
Disons que l’impact de ces hausses a été relativement limité par la chute du dollar. En ce qui nous concerne, les difficultés se sont posées parfois sur l’approvisionnement en pièces de rechange.
Comment le pavillon national fait-il face à la concurrence ?
Je dirais malheureusement que nous affrontons cette concurrence en ordres dispersés. En Méditerranée, la bataille est très rude. Il y a de plus en plus d’acteurs étrangers, souvent aidés par certains armateurs nationaux qui n’ont pas une vision globale des choses.
Y a-t-il des décisions prises pour faire face à la concurrence dans le cadre du Comité central des armateurs marocains (le CCAM) ?
Normalement, cet organe a pour raison d’être la préservation des intérêts des armateurs. Le rôle du CCAM devait être de nous défendre auprès du gouvernement et d’être un cadre de concertations et de lobbying indispensable en cette période de transition. Je constate que ce n’est pas le cas.
Pourtant le président sortant du CCAM a été reconduit à l’unanimité ?
Pour nous, armateurs du secteur privé, nous sommes indifférents à cette reconduction. D’ailleurs, le nouveau président était démissionnaire, il y a une année. Bref, il s’agit d’une question qui ne nous concerne pas. On n’aurait certainement pas réagi si ce communiqué parlant d’unanimité n’avait pas été publié dans la presse. Je m’étonne de cette unanimité, puisque n’ont assisté à cette réunion que la Limadet, la Comanav et Marphocean, trois sociétés qui ont des intérêts communs. Nous nous sommes retirés.
Combien êtes-vous et que voulez-vous au-delà de la contestation de cette élection ?
Il s’agit de l’IMTC, de la Comarit et de Dextramar. Nous avons dit à la Direction de la Marine marchande, qu’on veut être traité sur un pied d’égalité que les armateurs du public. Quand j’ai voulu placer un navire sur le détroit, on m’a opposé un refus total sous prétexte que les lignes régulières doivent commencer avant le 15 fèvrier et ouvertes toute l’année.
Pourtant, c’est tout le contraire qu’on observe aujourd’hui à Nador où des lignes sont ouvertes juste pour deux mois. L’IMTC a dû avancer d’avance une rampe à Tanger. On ne peut pas dans ces conditions-là parler d’équité. Nous, en tant que privé, sommes pour que la Comanav soit bien privatisée, mais pas à nos dépens.
Justement, il se murmure que vous êtes très intéressé par la privatisation de la Comanav ?
Vous savez, il y a beaucoup de bruits qui circulent autour de cette privatisation. C’est une opération qui relève de la commission d’évaluation, du ministère des Finances et du Parlement. En tant qu’armateur marocain, et je pense que c’est un sentiment largement partagé dans le secteur privé, j’aimerai que la Comanav reste entre les mains des Marocains. Mais ce n’est pas à nous d’en décider.
Au cas où la concurrence serait ouverte dans le cadre d’un appel d’offres international, avez-vous une chance face aux grands opérateurs internationaux pressentis pour soumissionner ?
C’est encore une chose que l’on entend souvent. Il paraît que des sociétés étrangères s’intéressent à la Comanav. Pour moi personnellement, je n’ai rien vu de tout cela. Pour le moment, il y a beaucoup de spéculation autout de cette affaire. Attendons pour voir.

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