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Karim Cheikh: «L’aéronautique dans une nouvelle ère avec de nouvelles exigences»

© D.R

Entretien avec Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas)

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Le Gimas aujourd’hui fédère en son sein plus de 120 acteurs, construisant une supply chain diversifiée et de plus en plus intégrée, sur les 4 écosystèmes définis dans le Plan d’accélération industrielle.

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ALM : Vous venez de prendre les commandes du Gimas. Quel bilan faites-vous des 5 premiers mois de votre mandat ?

Karim Cheikh : Tout se passe très bien. J’ai vécu ces dix dernières années en tant qu’administrateur et membre du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas), une aventure humaine et technologique unique. Ce n’était pas gagné d’avance. Nous étions quelques-uns à y croire et aujourd’hui je suis très fier de présider le Gimas avec une équipe très dynamique. Cette équipe n’a d’ailleurs pas changé par rapport aux mandats précédents de Monsieur Hamid Benbrahim El Andaloussi grâce auxquel nous avons atteint le niveau de maturité requis. Aujourd’hui, nous possédons les outils qui nous permettent de prendre une place encore plus forte dans cette industrie.  A présent, une nouvelle ère commence pour notre secteur avec une continuité dans la stratégie adoptée jusqu’à ce jour, mais avec des exigences nouvelles dictées par le marché aéronautique mondial. Nous continuerons naturellement à explorer de nouvelles opportunités offertes par le secteur.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour réussir cette mission ?

Le Plan d’accélération industrielle, signé avec l’Etat, vise à consolider davantage notre secteur au niveau de la formation des ressources, de la qualification et l’intégration de la Supply Chain, avec une communication plus ciblée à l’international pour rendre compte des réalisations de l’aéronautique marocaine.  Ceci permettra d’atteindre nos objectifs, à savoir tripler les effectifs pour passer à 30.000 emplois, de doubler le nombre d’investisseurs, soit 200 acteurs, d’atteindre un taux d’intégration de 35% ainsi que d’augmenter la valeur ajoutée et d’accompagner une vingtaine de TPME marocaines et une cinquantaine de porteurs de projets (start-up) sur cette industrie.

Comment évaluez-vous le développement du secteur?

L’industrie aéronautique est dans une conjoncture mondiale particulière, favorable compte tenu du carnet de commandes plein pour les prochaines années, difficile pour les sous-traitants qui ont la pression des constructeurs en quête à la fois de coûts plus compétitifs et d’une hausse des cadences de production. Notre défi au Maroc est non seulement d’être la meilleure réponse possible pour les donneurs d’ordre en quête de compétitivité dans ce secteur, mais de devenir aussi une solution où nous sommes un acteur de développement technologique et d’industrie à plus haute valeur ajoutée, de façon inclusive avec les forces vives de notre pays,  à savoir notre jeunesse et les industriels marocains.

L’aéronautique au Maroc ne cesse d’afficher des résultats satisfaisants à l’export.

Selon vous qu’est-ce qui a contribué à l’essor du secteur ?

Ce qui a contribué à la success story de ce secteur au ticket d’entrée très difficile, c’est d’abord la vision partagée que s’est donnée notre Royaume il y a plusieurs années.  Le Gimas aujourd’hui fédère en son sein plus de 120 acteurs, construisant une supply chain diversifiée et de plus en plus intégrée, sur les 4 écosystèmes définis dans le Plan d’accélération industrielle. Citons dans ce sens (c’est-à-dire les activités d’aéro-structure métallique et composite, les activités d’usinage et d’assemblage, de chaudronnerie et de traitement de surface), les systèmes électriques et câblage, la MRO (Maintenance, réparation moteurs et avions) et enfin l’écosystème transverse en l’occurrence l’ingénierie, pour lequel nous déploierons tous nos efforts afin de positionner le Maroc sur cette activité à très forte valeur ajoutée.

La chance que nous avons c’est le partenariat stratégique entre les professionnels et les instances gouvernementales, en l’occurrence et plus particulièrement notre ministère de l’industrie, et ses organismes de tutelle (Maroc Pme, Maroc Export, AMDI) qui est acteur de ce développement et œuvre avec les professionnels au quotidien pour l’atteinte des objectifs dans le sens de cette vision commune.

Qu’est-ce qui reste à faire maintenant que les écosystèmes ont été identifiés ?

Nous devons nous renouveler continuellement pour affronter de nouveaux défis et réussir à atteindre nos objectifs futurs vers cette vision partagée. Les défis sont multiples. Il faut d’abord consolider l’existant et être capable d’accueillir de nouveaux investisseurs dans les meilleures conditions. Il faut également inscrire notre jeunesse dans la recherche et l’innovation, avec des partenariats stratégiques à mettre en place avec les instituts de formation, les universités et les entreprises.

Nous avons comme défi la pérennité de l’industrie, et ce en intégrant de plus en plus d’acteurs locaux dans ce secteur et travailler en parfaite synergie avec les autres fédérations industrielles telles que la métallurgie, l’automobile et d’autres. Il faut qu’on devienne nous-même créateurs et exportateurs de valeur dans le futur, grâce notamment au rôle que joue le Maroc comme plate-forme africaine.

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