Economie

Karim Ghellab dans la nasse syndicale

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C’était attendu. Le projet de loi numéro 15-02 portant création de l’Agence nationale des ports et de la société d’exploitation des ports est passé mercredi, en Conseil des ministres.
Une demi-surprise pour les syndicats qui disaient s’attendre à un tel scénario. Mais jusqu’à la mi-journée, la confusion était totale chez les syndicats qui n’avaient pas confirmation officielle de l’information. Le texte avait été déjà programmé pour la séance du 22 novembre, avant d’être reportée in extremis suite à la visite royale en Amérique latine. Mais, depuis, l’approbation n’avait été que différée. S’agit-il d’un passage en force comme le laissait-on entendre hier dans les milieux syndicaux.
Non, d’après le ministère de l’Equipement et du Transport. Joint au téléphone, le cabinet de Karim Ghellab dégage sa responsabilité. « Nous n’avons ni pouvoir de programmer ou de déprogrammer les textes. C’est une affaire qui concerne le Secrétariat général du gouvernement ».
Mais, responsable ou pas, cela ne change en rien à la donne. Devenu projet de loi, le texte est automatiquement engagé vers la prochaine étape, celle du Parlement et de la deuxième Chambre, pour devenir une loi.
L’élu istiqlalien de Sbata promet néanmoins de s’appuyer sur sa «majorité parlementaire» pour apporter les amendements nécessaires. Ce qui fait plutôt rire les syndicats, sceptiques pour la plupart et qui militent plutôt pour le retrait.
Le texte est passé en Conseil des Ministres à un moment particulier: au premier jour d’un mouvement général de 48 heures, observé dans la quasi-totalité des ports du Royaume. Mardi dernier en effet, la CDT a créé la surprise au Parlement en annonçant la grève pour le lendemain, au motif que « les discussions étaient dans l’impasse». C’est dire que les rencontres de la semaine dernière entre les syndicats d’une part, la Primature et le ministère de l’Equipement et du Transport d’autre part, n’ont pas servi à atténuer les différences de point de vue des uns et des autres. Les syndicats qui présentent désormais un contre-projet souhaitent un retrait pur et simple du projet de Ghellab. Pas de scission de l’ODEP, mais plutôt la transformation de l’entité actuelle en société anonyme.
Driss Jettou qui a écouté leurs doléances mardi 14 décembre, a renvoyé les syndicats et leur contre-projet chez Karim Ghellab. Celui-ci a reçu les partenaires sociaux jeudi 16 décembre durant toute l’après-midi et une bonne partie de la soirée. Les deux parties se sont quitté après s’être fixées un rendez-vous une semaine plus tard.
Malgré l’âpreté des discussions, Karim Ghellab est sorti assez confiant de la rencontre : «j’ai réitéré les engagements à tenir compte de toutes leurs demandes, et je suis prêt moi-même à présenter toutes leurs suggestions en amendement que je ferai passer en utilisant ma majorité parlementaire».
Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Entre la grève de 48 heures annoncée mardi et la programmation du texte en Conseil des ministre qui s’en est suivie, c’est beaucoup de choses qui se sont passées. Au point qu’hier à l’heure où nous mettions sous presse, il était impossible de savoir si la énième rencontre entre le ministre et les syndicats, prévue dans l’après-midi, était maintenue.

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