Dans sa note intitulée «Renforcer la croissance inclusive et résiliente aux chocs exogènes»
Appui
Le Maroc aborde le chemin de la croissance à travers plusieurs chantiers de réformes et des acquis cumulés durant ces 20 dernières années. Pour l’avenir, un nouveau modèle de développement trace la feuille de route à suivre. Dans ce cheminement, la Banque africaine de développement adhère à ce nouveau modèle et continuera à soutenir les projets qui en découlent. Elle vient de dévoiler sa note diagnostic pays sur le Maroc où elle revient en détail sur un ensemble d’axes de développement prioritaires.
La Banque africaine de développement vient de dévoiler sa note diagnostic pays dans un rapport sous le thème «Renforcer la croissance inclusive et résiliente aux chocs exogènes. Ce document exhaustif de 144 pages passe au crible plusieurs aspects permettant d’évaluer le développement du Maroc durant ces 20 dernières années. Il braque les projecteurs sur les avancées réalisées ainsi que les challenges à relever.
Ce rapport met l’accent sur les efforts des autorités marocaines à surmonter les embûches sur le terrain de la croissance et le soutien que la BAD continuera d’apporter au Maroc et au Nouveau modèle de développement.
Dans son document, la BAD dresse aussi une série de recommandations/actions dans les domaines prioritaires. La première partie de ces recommandations se focalise sur le renforcement de la croissance potentielle, d’une part, dans le secteur social avec l’augmentation de l’employabilité et les infrastructures de santé, et d’autre part, dans le secteur des transports et de la logistique, à travers l’augmentation de l’intégration régionale. De son côté, la deuxième partie des recommandations s’articule autour du renforcement de la résilience aux chocs exogènes à travers notamment la gestion pérenne de l’eau et l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique.
Pour les experts de la Banque africaine de développement, «les défis les plus importants sont donc une tendance à un ralentissement de la croissance, des taux de participation au marché du travail insuffisants, impactant négativement la croissance inclusive, un secteur privé dynamique mais centré sur les grandes entreprises et un entrepreneuriat, des TPME qui peinent à se développer et une situation de stress hydrique dans le contexte d’un secteur agricole totalisant 13% du PIB et plus de 30% de l’emploi. Ces défis sont au cœur des politiques des autorités marocaines. Leurs résolutions permettront au pays de renouer avec une croissance forte et inclusive et d’atteindre à l’horizon 2035 les objectifs du NMD dont le doublement du PIB par habitant; le pays échappant ainsi au risque de la trappe des pays à revenu intermédiaire».
Dans cette perspective, la banque appuiera le Maroc par des projets visant à améliorer l’employabilité et la participation au marché du travail, redonnant ainsi un dynamisme à la croissance. Ses experts estiment par ailleurs que «l’émergence de l’entrepreneuriat et des TPME permettra d’augmenter significativement l’offre d’emploi qualifié et donc l’inclusivité. L’inclusivité de la croissance bénéficiera du vaste chantier de protection sociale qui vise à l’horizon de 2025 la couverture médicale de 22 millions de Marocains, facilitant l’intégration du secteur informel ; la généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024 pour couvrir les risques liés à l’enfance; et l’élargissement de l’assiette des adhérents aux régimes de retraite pour inclure les personnes qui exercent un emploi et qui ne bénéficient d’aucune pension».
La banque rappelle aussi que les autorités visent à assurer une offre de soin de qualité au travers des territoires.
Au niveau de la compétitivité du pays, celle-ci peut continuer à s’accroître, selon la BAD, par des projets dans le secteur des transports et de la logistique afin de générer une augmentation des échanges avec le continent africain et une meilleure intégration, rendant l’économie moins sensible aux cycles économiques de ses principaux partenaires dans la zone euro. La banque braque les projecteurs aussi sur la nécessité de faire émerger une classe moyenne résiliente aux chocs économiques. A son sens, elle permettrait de renforcer la résilience de la consommation des ménages et donc de la croissance. Ce rapport met aussi en lumière le contexte du changement climatique.
Elle rappelle que la gestion pérenne des ressources en eau par la gestion des eaux de surfaces et non conventionnelles, par l’assainissement et par la valorisation de la ressource ont été au cœur du discours de Sa Majesté lors de la session d’ouverture du Parlement en octobre 2023. «La banque est active dans le secteur de l’eau depuis plus de 50 ans, elle continuera donc à soutenir les développements dans ce secteur», peut-on lire dans ce rapport. Concernant la dépendance énergétique du Maroc vis-à-vis de l’étranger, la BAD relève que «le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique permettra au pays de diminuer sa facture énergétique (et donc d’améliorer le compte courant), d’accroître sa compétitivité et de décarboner son économie».