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La banque est au rendez-vous de l’action responsable: Crédit du Maroc mise sur les «Green Bonds»

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Il y a quelques jours seulement, la banque avait annoncé l’arrêt du financement de toute centrale à charbon répondant de ce fait à l’état d’esprit accompagnant

Les instruments de financement sont la clé de voûte pour la réussite de la Conférence des parties. C’est dans ce cadre que le Crédit du Maroc et le Crédit Agricole CIB ont donné  rendez-vous jeudi dernier à Casablanca aux grandes institutions nationales et internationales pour mettre en lumière les «Green Bonds» et les stratégies à mettre en place pour assurer la transition au Maroc et dans le monde. Etant donné sa position d’acteur prenant part à la COP22, le Crédit du Maroc est au rendez-vous de l’action responsable. Ainsi il y a quelques jours seulement la banque avait annoncé l’arrêt du financement de toute centrale à charbon répondant de ce fait à l’état d’esprit accompagnant la COP. Selon Mohammed Hassani Kettani, membre du directoire en charge du pôle Développement au Crédit du Maroc, «la responsabilité sociale, la réduction des émissions carbone, l’efficacité énergétique, tous ces éléments contribuent à améliorer l’environnement. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas une mode mais un courant de profondeur inéluctable, c’est aussi une prise de conscience universelle et salutaire».

150 milliards d’actions …

Le marché des green Bonds pulvérise un nouveau record. En effet, 37 milliards de dollars d’obligations vertes ont été émises dans le monde rien qu’au premier semestre de cette année, soit le double des réalisations de l’an dernier. Ce marché colossal est chiffré à plus de 150 milliards d’actions en circulation en à peine trois ans. Selon Tanguy Claquin, directeur du «Sustainable Banking» au Crédit Agricole, «quand le Crédit Agricole a commencé à s’intéresser à ce marché en 2009, il y avait 5 milliards d’émissions par an. En 2012 le marché a quadruplé, puis 12 milliards en 2013 ensuite 36 milliards en 2014, 47 milliards de dollars en 2015 et cette année 75 milliards de dollars. Ce qui veut dire qu’on est en train de passer à un marché qui était anecdotique à un marché qui commence à avoir une telle signification». Et d’ajouter : «En termes de volume total par rapport au volume du marché obligataire aujourd’hui en flux annuel, les Green Bonds représentent quelques pourcents du marché obligataire total».

Green Bonds principales (GBP)

Présente lors de cette conférence, Eila Kreivi, de la Banque européenne d’investissement, émetteur le plus important dans le monde, et chairman des «Green Bonds principales», souligne que les avantages financiers sont difficiles à définir en avance. Selon Eila Kreivi, «tout le monde peut émettre les green bonds, le seul et absolu critère est d’avoir des actifs qui rentrent dans le périmètre des ces obligations vertes». Au sujet des principes des GBP, Eila Kreivi précise qu’ils ont été établis par quatre banques dont le Crédit Agricole. Lorsque le marché est devenu plus institutionnalisé, ces banques ont développé ce qu’on appelle les bonnes pratiques «best practices». L’idée était de créer un cadre de recommandations non contraignant qui repose sur quatre principes.

Le premier se fonde sur la définition de l’usage du fonds en question (transport, efficacité énergétique, etc.). Quant au second principe, l’émetteur doit préciser les critères de sélection des projets ou les investissements.

Le troisième principe relève de la gestion des fonds en interne pour les émetteurs. La quatrième recommandation est relative au reporting, c’est-à-dire la gestion a priori et a posteriori des fonds.

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Les obligations vertes sous la loupe…

Le secteur financier a développé plusieurs modes de financement en faveur de l’environnement, à titre d’exemple, le marché des «cat bonds» ou obligations catastrophes. Dans la même lignée, les «Green Bonds» ou les obligations vertes sont en faveur du développement durable dans la mesure où ils garantissent l’investissement dans ce sens. Aux mêmes caractéristiques d’une obligation standard, les Green Bonds génèrent toutefois des «bénéfices environnementaux». Ces Green Bonds permettent le financement de projets verts, tels que les projets de développement d’énergies renouvelables, ou les projets d’efficacité énergétique. Ils offrent trois avantages pour les investisseurs: des rendements fixes, une liquidité élevée et un gain en termes d’image. De plus, les émetteurs s’accordent à se montrer transparents sur la traçabilité des fonds et apporter la preuve d’une plus-value environnementale par le biais d’un «reporting» régulier.

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Leila Ouchagour

(Journaliste stagiaire)

  

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