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La Banque mondiale injecte 49,3 millions de dollars

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La Banque mondiale vient d’annoncer le déblocage de la troisième tranche relative aux allocations de fonds, dotée de 49,3 millions de dollars, au bénéfice de plus de 15.000 entreprises, dirigées par des femmes. L’initiative, baptisée We-Fi, permettra, également, de mobiliser près de 350 millions de dollars auprès d’autres sources publiques et privées. Cette nouvelle forme d’aide vient répondre aux besoins identifiés par la crise Covid-19 dans l’entrepreneuriat féminin. La démarche devrait encourager l’innovation et le développement numérique. Concrètement, l’exécution du processus sera confiée à quatre banques multilatérales de développement de telle sorte à ce que géographiquement, l’accès au financement soit facilité sur le plan mondial. Ont été donc désignées, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), pour la mise en œuvre de projets en Asie centrale et en Afrique du Nord, la Banque interaméricaine de développement (IDB), pour des opérations en Amérique latine, la Banque islamique de développement (BID), pour des activités dans des environnements fragiles en Afrique de l’Ouest et, enfin, le Groupe de la Banque mondiale, pour des projets dans la région du Sahel, au Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Les responsables de ce programme assurent que «plus de 65% de ces allocations bénéficieront à des femmes entrepreneures engagées dans des pays à faible revenu (éligibles à l’aide de IDA) et des États en situation de fragilité ou de conflit. Ce troisième cycle de financements porte, ainsi, à près de 300 millions de dollars le montant total des allocations de l’Initiative, avec à la clé des programmes de soutien aux entreprises féminines qui s’étendront à 61 pays».

Les enjeux sont réels. Car les femmes entrepreneures ont été touchées de plein fouet par la crise du coronavirus.
Le Maroc au même titre que l’Egypte, la République kirghize, la Mongolie, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan bénéficiera de cette forme de soutien financier par le biais de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. L’instance financière, désignée par la Banque mondiale, a obtenu, en effet, une manne de 7,36 millions de dollars pour remédier, rapidement, aux difficultés auxquelles se heurtent les PME féminines dans le contexte actuel marqué par la pandémie de Covid-19. L’initiative vise à déployer des solutions novatrices en faveur de ces entreprises qui permettront d’améliorer leur accès aux marchés grâce à des chaînes d’approvisionnement plus inclusives.

Au-delà, certaines données ont permis d’identifier des effets disproportionnés par rapport aux mesures de confinement imposées aux PME gérées par des femmes. C’est le cas en Afrique subsaharienne, où près de 60% des petites entreprises, dirigées par des femmes, ont perdu leurs sources de revenu, soit trois fois supérieur au taux estimé chez les entreprises dirigées par des hommes. Selon les derniers travaux de recherche conduits par la Banque mondiale, le risque de cessation d’activité des entreprises féminines est supérieur d’environ 6 points de pourcentage à celui des entreprises détenues par des hommes. «Les graves perturbations économiques causées par la crise de Covid frappent de manière disproportionnée beaucoup de PME féminines, tandis que de nombreuses femmes perdent leur emploi. Or, l’entrepreneuriat joue un rôle essentiel dans l’autonomisation économique des femmes, en particulier dans les pays en développement. La nouvelle série d’allocations de fonds annoncée par l’Initiative We-Fi financera des actions et un appui qui permettront de soutenir les femmes entrepreneures en cette période difficile et qui contribueront à restaurer leur rôle de moteur d’une croissance économique inclusive». Mari Pangestu, directrice générale pour les politiques de développement et les partenariats à la Banque mondiale, sous l’égide de laquelle est placé le secrétariat de l’Initiative We-Fi, l’a rappelé, clairement. De son côté, Matthew Haarsager, secrétaire d’État adjoint par intérim pour les finances et le développement international au Département du Trésor des États-Unis et président du comité de direction de l’Initiative We-Fi, a souligné que «la troisième série de financements alloués par l’Initiative We-Fi arrive à un moment plus important que jamais».

En plus de la BERD, la Banque interaméricaine de développement s’est vue doter de 14,71 millions de dollars pour un programme qui vise, cette fois-ci, à soutenir l’accès aux financements, aux marchés, aux compétences et aux réseaux, pour les entreprises féminines évoluant dans les secteurs d’activité technologiques et scientifiques. Ces types de financements d’amorçage et en capital-risque seront destinés aux pays d’Amérique centrale, à l’Équateur et à la Guyane.

La Banque islamique de développement, troisième partenaire, s’est vue octroyer une enveloppe de 11,25 millions de dollars pour un programme destiné à soutenir les femmes entrepreneures de la filière rizicole, en Afrique de l’Ouest. Fortement représentée dans cette filière, la femme entrepreneure évoluant dans le secteur du riz a du mal à améliorer ses moyens de subsistance en raison, principalement, du coût prohibitif du crédit. L’aide devra faciliter le développement des capacités de production et l’accès aux marchés locaux et régionaux. Ces interventions se dérouleront en Guinée, au Niger, au Sénégal et au Sierra Leone. Parallèlement, le Groupe de la Banque mondiale (Banque mondiale et IFC) a obtenu une enveloppe de 16,01 millions de dollars, pour deux programmes. Le premier est destiné à user du levier du numérique (savoir-faire, capacité de gestion, développement de réseaux et outils pour la commercialisation) pour favoriser l’accès aux financements et aux marchés pour les entreprises dirigées par des femmes dans des pays du Sahel. Un tel programme visera, également, à soutenir la numérisation des systèmes de paiement.

Le second programme porte sur plusieurs régions du monde et est axé sur l’apport de financements de démarrage en soutien aux femmes entrepreneures. Il priorise la mise en place d’un écosystème entrepreneurial inclusif pour combler le déficit de financements et accompagner les femmes entrepreneures. Les activités réalisées dans le cadre de ces deux programmes seront menées spécifiquement au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, en Jordanie et en Irak, et à l’échelle mondiale.

Les enjeux sont énormes. La question du genre devient cruciale à l’heure où la Covid-19 est toujours présente. Les activités, porteuses de croissance devront très vite être repérées sans distinction de sexe. Et ce, à l’échelle du globe. Le Maroc est concerné plus que jamais.

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