2,5 milliards d’euros sur les 5 dernières années
Activité
La Banque européenne d’investissement (BEI) envisage de booster ses financements au Maroc en 2023. Une démarche étayée en détail mercredi par son vice-président au Maroc lors d’une conférence de presse à Rabat.
Un nouvel élan pour les investissements de la BEI au Maroc pour cette année. «Nous continuerons en 2023 notre forte mobilisation pour soutenir la croissance et financer les initiatives du Royaume en matière d’environnement. Nous restons également mobilisés avec la délégation de l’UE pour transformer l’économie et l’industrie marocaines pour s’adapter aux innovations et garantir une gestion durable des ressources», précise le vice-président Ricardo Mourinho Félix qui, par l’occasion, dévoile le nouveau logo de la banque lors de cette conférence à Rabat. L’occasion pour lui de détailler les perspectives de cet établissement financier pour le pays.
Capital humain et PME
«Nous continuerons aussi à investir dans le développement du capital humain afin de préparer l’avenir des jeunes marocains. Nous continuerons à financer le secteur privé car nous sommes convaincus que les PME ont un rôle déterminant dans le dynamisme économique du Royaume», avance le responsable qui évoque le lancement du programme consacré à la compétitivité et élaboré, d’après lui, par la BEI avec le soutien de l’UE pour consolider «l’accès au financement pour les PME dans des secteurs d’exportation clés comme l’automobile et l’industrie». Et ce n’est pas tout ! M. Mourinho révèle l’agenda de sa visite au Maroc. «Vendredi à Casablanca, je signerai un nouveau contrat de financement de 50 millions d’euros avec la BCP. Le même jour, je lancerai un nouveau sur la décarbonation en partenariat avec la CGEM. Demain, soit ce jeudi, je me rendrai à Tanger où nous avons financé une station d’épuration », annonce-t-il.
27,6 MMDH sur les 5 dernières années
Le vice-président saisit son passage pour rappeler l’investissement par la BEI de «2,5 milliards d’euros (environ 27,6 milliards de dirhams) de 2017 à 2022 dans des secteurs clés pour le développement du Royaume». L’objectif étant d’accompagner le développement du Royaume et soutenir le tissu économique et financier. Un volume qui fait du Maroc le deuxième pays bénéficiaire du soutien de la banque dans la région sud méditerranéenne. D’où la poursuite de cette mobilisation pour 2023. Pour la seule année 2022, le volume des décaissements a doublé pour passer à 381 millions d’euros. Dans la même année, le montant de 222 M€ constitue de nouveaux financements axés sur la mobilité durable et sobre en carbone. Plus en détail, la BEI a, depuis 2017, dédié, d’après Anna Barone, chef du bureau de la BEI au Maroc, environ 40% de ses financements aux petites et moyennes entreprises (PME) et à l’industrie, 20% aux énergies renouvelables, 19% au transport durable, 16% à la santé et l’éducation. Dans l’économie marocaine, cet établissement financier a, en 2022, injecté plus de 381 millions d’euros, dont 50% dédiés à des projets structurants dans l’environnement, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Ce doublement du volume des décaissements en 2022 par rapport à 2021, est entrepris pour illustrer l’engagement de la BEI en faveur du développement durable et de la transition énergétique. Cela contribue à renforcer l’indépendance énergétique du Maroc, réduire les émissions de gaz à effet de serre et soutenir l’essor d’une économie plus verte et plus durable. «Avec BEI Monde, la nouvelle branche de la BEI dédiée au développement, nous allons renforcer encore plus nos partenariats locaux, régionaux et internationaux afin de soutenir des projets à fort impact économique et social au bénéfice de tous les Marocains», poursuit M. Mourinho. Déjà, la banque a, en 2022, financé l’Office national des chemins de fer (ONCF) avec un prêt de 200 millions d’euros.
Il s’agit du premier projet signé avec le Royaume du Maroc dans le cadre du partenariat vert par la BEI qui tient également à un «partenariat bleu». Quant au programme pour la compétitivité, qui allie également le commerce, il est lancé par la banque en 2022 avec le soutien financier de l’Union européenne (UE), à travers une garantie de 8 millions d’euros à destination de la Banque Centrale Populaire (BCP) pour financer un volume d’investissement de l’ordre de 50 millions d’euros « pour les PME marocaines exportatrices en permettant à la BCP de prendre plus de risques ».