Ce désastre technique a été attribué aux dysfonctionnements d’un nouveau logiciel installé en octobre, et qui était censé fluidifier des transactions chaque jour plus volumineuses, a expliqué le directeur de la place, Tomio Amano, cité par l’agence de presse Kyodo.
Le marché tokyoëte n’a pu ouvrir à 09H00 (00H00 GMT), et est resté paralysé jusqu’à 13H30 (04H30 GMT). La séance boursière a été réduite à 90 minutes, alors même qu’un fort volume de transactions était attendu après un important remaniement ministériel lundi et la révision à la hausse, par la Banque du Japon, de ses prévisions de croissance pour l’économie nippone.
La panne a empêché la cotation des actions de quelque 2.400 sociétés ainsi que de 120 obligations convertibles. Elle a également paralysé les Bourses de Fukuoka (sud) et de Sapporo (nord), branchées sur le même système informatique.
Ce cafouillage a plongé les responsables de la Bourse de Tokyo dans l’embarras et provoqué la fureur du gouvernement.
Mais il n’a pas affecté le moral des investisseurs: l’indice Nikkei des principales valeurs a terminé la séance à son plus haut niveau depuis quatre ans, 13.867,86 points, après un bond de 1,92%, grâce à l’optimisme ambiant sur les perspectives de l’économie nippone, selon des opérateurs.
L’action du groupe informatique japonais Fujitsu, installateur du logiciel défaillant, a en revanche perdu 1,57% à 752 yens, les dirigeants de la Bourse de Tokyo envisageant d’exiger des dédommagements.
Nommé lundi lors du remaniement du gouvernement, le tout nouveau secrétaire d’Etat à la Politique budgétaire, économique et financière, Kaoru Yosano, a saisi l’occasion de piquer sa première colère.
"J’exige que la Bourse détecte l’origine de ce cafouillage et qu’elle prenne les mesures appropriées pour qu’un tel problème ne se reproduise plus jamais", a-t-il tonné devant des journalistes.
L’Agence des services financiers (FSA), le gendarme bancaire et boursier du Japon, a donné à la Bourse de Tokyo jusqu’au 15 novembre pour lui fournir des explications et lui soumettre un plan comportant des mesures préventives.
Cette calamiteuse panne informatique tombe au plus mauvais moment pour la société Tokyo Stock Exchange Inc. (TSE), gestionnaire du marché tokyoëte, qui souhaite s’introduire elle-même en bourse l’année prochaine.
"Le pépin technique pourrait encore retarder l’entrée en bourse de TSE", a averti Mitsuru Yoshikawa, analyste à l’Institut de recherche Daiwa.
Fondée en 1949, TSE s’est transformée en 2001 en société anonyme dans l’espoir d’entrer en bourse le plus rapidement possible.
Mais le gouvernement japonais est réticent en raison des conflits d’intérêt qui pourraient se produire, la Bourse de Tokyo fixant elle-même les règles des introductions et des cotations sur le marché.