La Chine s’est félicitée mardi de voir son Produit intérieur brut dépasser celui du Japon au 2e trimestre, tout en reconnaissant avoir encore beaucoup à faire pour sortir des dizaines de millions d’habitants de la pauvreté. Le PIB nominal chinois au deuxième trimestre s’est établi à 1.336,9 milliards de dollars, devenant le n°2 mondial derrière les Etats-Unis, tandis que celui du Japon était de 1.288,3 milliards de dollars, selon les chiffres officiels annoncés lundi. La Chine a ainsi détrôné sur la période avril-juin le Japon de la place de n° 2 qu’il occupait depuis 40 ans. Toutefois, sur les six premiers mois de l’année, l’activité japonaise est restée supérieure, avec 2.578 milliards de dollars contre 2.532 milliards en Chine. Plus de 30 ans après le début de son ouverture économique, la Chine, grâce à une croissance à plein régime, a successivement dépassé la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne pour devenir l’une des premières puissances économiques mondiales. Elle s’est récemment emparée des titres de premier exportateur mondial, premier marché de l’automobile et premier producteur d’acier. Mais, selon un responsable du ministère du Commerce et selon les médias mardi, si l’on s’en tient au revenu par habitant et non pas seulement au PIB, la Chine arrive loin derrière ses rivaux et a encore beaucoup à faire. «Nous ne devrions pas nous soucier seulement du PIB, mais nous devrions être attentifs au revenu par habitant», a déclaré Yao Jian, porte-parole du ministère du Commerce. Le revenu par habitant en Chine atteint 3.800 dollars, ce qui classe le pays au 105e rang mondial tandis que 150 millions d’habitants, sur une population de 1,3 milliard de Chinois, vivent sous le seuil de pauvreté. Et, avec un PIB qui désormais frôle celui du Japon, la Chine étant dix fois plus peuplée que son rival et voisin, elle est aussi dix fois moins riche par habitant. «Nous avons encore un énorme fossé à combler», a concédé M. Yao. «La qualité de la croissance économique chinoise doit encore être améliorée, que ce soit en termes de qualité de vie, de protection de l’environnement, de science ou de technologie». Pour la presse chinoise, même si la Chine contribue largement à la croissance mondiale, le chemin est encore long.