Le détail d’un nouveau financement accordé par la Banque africaine de développement
Infrastructures. Coup d’accélérateur au projet de construction de l’autoroute Guercif-Nador. Un nouveau financement vient d’être officialisé pour la réalisation de ce chantier qui va connecter le futur grand complexe industrialo-portuaire de Nador West Med au réseau autoroutier du Maroc. Les détails.
La connexion du complexe industrialo-portuaire de Nador West Med au réseau autoroutier du Maroc est en marche. En effet, le projet vient de recevoir un nouveau financement. Concrètement, la Banque africaine de développement (BAD) annonce la mobilisation de 246 millions d’euros pour la construction de l’autoroute Guercif-Nador. Dans les détails, le montant total du nouveau financement, à savoir 246 millions d’euros, accordé au projet autoroutier Guercif-Nador (PAGN) proviendra de la Banque africaine de développement (200 millions d’euros) et du Fonds Africa Growing Together Fund (AGTF) (46 millions d’euros).
«Le secteur du transport, qui constitue l’un des principaux leviers de la croissance économique et du développement du Maroc, figure parmi les priorités du Royaume.
Il contribue, tous modes confondus, à 15% des recettes de l’Etat et à l’emploi de 5% de la population active occupée, représentant 2,8% du PIB national en 2022», apprend-on auprès de la BAD expliquant que le projet s’inscrit dans la dynamique de modernisation des infrastructures de transport et de services associés pour accroître la compétitivité logistique du pays et son attractivité. Il permettra notamment de connecter le grand complexe industrialo-portuaire de Nador West Med au réseau autoroutier du Maroc. Ainsi, ce projet vise à renforcer la connectivité de la région de l’Oriental pour attirer davantage d’investissements et générer de nouvelles opportunités économiques et créer de l’emploi tout en améliorant la sécurité routière sur l’axe Guercif-Nador.
Il est question, également, de connecter au réseau autoroutier le futur port de Nador West Med pour contribuer à l’augmentation des volumes de marchandises y transitant ainsi que les villes de Nador, Guercif et l’ensemble des villes situées sur ce corridor.
Globalement, les responsables du projet veulent assurer le renforcement de la compétitivité logistique de la région de l’Oriental en facilitant l’accès au port de Nador West Med et sa future zone d’activité.
Il s’agit, en outre, de réduire les coûts de transport et d’entretien des véhicules et d’améliorer la sécurité routière sur l’axe Guercif-Nador en plus d’apporter aux populations de la région de l’Oriental une mobilité plus aisée.
Coût
Le coût estimatif du projet de construction de l’autoroute Guercif-Nador dévoilé est de l’ordre de 5.500 millions de dirhams (MDH), d’après les chiffres fournis par le ministère de tutelle, à l’occasion de la signature, vendredi à Rabat, de la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée relative à la réalisation de ce chantier. Ce dernier va assurer, par une connexion d’une longueur de 104 km, la liaison de la ville de Nador et du nouveau port Nador West Med au réseau autoroutier national.
Avec l’autoroute Oujda-Guercif et la voie express d’Oujda, le futur axe permettra la création d’un triangle routier structurant pour la zone Nord et la région de l’Oriental, à même d’accompagner le développement de cette dernière, au moment où elle est en plein essor économique. Le projet se développe au sud-ouest de la ville de Nador, depuis l’intersection avec la A2 (reliant Fès à Oujda) au niveau d’Oujda à environ 10 km au nord de Guercif vers le giratoire d’intersection avec la RN 16 (Rocade méditerranéenne) à environ 4,5 km au sud du village d’Izarrouane. Les principaux impacts positifs du projet durant les différentes phases de travaux et d’exploitation de l’autoroute sont essentiellement liés aux aspects socio-économiques.
On y retrouve particulièrement en phase de travaux avec la création d’emplois directs et indirects (plusieurs dizaines d’ouvriers, techniciens et ingénieurs pourraient travailler plusieurs mois directement sur le chantier) sans oublier le développement du commerce local des matières premières et des matériaux de construction ainsi que le développement du petit commerce régional (matériaux de construction, équipements, etc.). Il s’agit aussi du développement des capacités du personnel dans le domaine du génie civil en plus de l’amélioration de revenus de certains ménages des douars avoisinants. Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a déployé des efforts considérables dans la concrétisation de sa politique de développement du réseau autoroutier.
L’objectif étant la mise en œuvre du schéma directeur autoroutier marocain définissant un réseau d’autoroutes permettant de relier les grands pôles économiques du Nord avec le Sud du pays et ceux de l’Est avec l’Ouest, ainsi qu’un programme autoroutier additionnel.
A noter que l’autoroute Guercif-Nador est subdivisée en trois tronçons. Le premier tronçon liant Guercif à Saka d’une longueur d’environ 36,5 km, prend une direction vers le nord et prend origine à l’autoroute A2 au Nord de la ville de Guercif et prend fin à 8 km à l’Est de la ville de Saka. Le deuxième tronçon d’une longueur d’environ 27 km prend naissance à l’Est de la ville de Saka et de la RN 15 et se dirige dans une direction Sud-Nord vers le futur port de Nador West-Med. Il passe à l’ouest d’Afsou et des lacs d’Afred et Daya Tafrat (barrage Afsou). Il se termine à environ 1.200m avant le croisement de la route nationale RN 2 qui relie Tiztoutine à Driouch. Enfin le troisième et dernier Tronçon d’une longueur d’environ 37 km prend origine à l’Est de la ville de Driouch à environ 1.200 m avant le croisement de la route nationale RN 2 qui relie Tiztoutine à Driouch et prend fin plus au nord au niveau de la RN16 (Rocade méditerranéenne) qui relie Tanger à Saïdia. Ce tronçon permettra la connexion avec le Port Nador West Med
Bilan
Trafic autoroutier. Le trafic autoroutier moyen journalier a atteint 13.600 véhicules sur l’ensemble des axes du réseau en 2022, retrouvant son niveau d’avant Covid-19, selon le rapport d’activité de la Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM). « Après une reprise progressive du trafic autoroutier en 2021, grâce à l’assouplissement des conditions de mobilité des personnes imposées par le Covid-19, le trafic autoroutier a retrouvé en 2022 son niveau d’avant la pandémie sur l’ensemble des axes du réseau, avec un trafic moyen journalier (TMJ) de 13.600 véhicules/jour », indique ADM dans son rapport. La circulation en 2022 s’est, ainsi, établie à 24 millions véhicules kilomètres par jour, en hausse de 6,3% comparativement à 2021, précise la même source.
Cette hausse couvre l’augmentation de la circulation des véhicules légers (+8%) qui représentent 77% du trafic global et des poids lourds (+0,4%) qui constituent 23% du trafic. En outre, ADM fait savoir que le retour du trafic autoroutier à son niveau d’avant Covid-19 a eu pour effet la progression de la recette globale de péage de 5,4% par rapport à 2021, s’établissant à plus de 3,16 milliards de dirhams (MMDH) hors taxes et dépassant son niveau de 2019. Cette croissance a été obtenue grâce à la croissance des recettes des véhicules légers (+7,8%), explique la société. Concernant l’attrait des clients-usagers de l’autoroute pour le mode de paiement automatique, il s’est confirmé en 2022. En effet, durant cette année d’exercice, le télépéage a maintenu son haut niveau de 2021, en représentant 57% du volume global des recettes en 2022, contre 40% pour le cash.