Quatre régions ont évolué avec une cadence légèrement au-dessous de la moyenne nationale entre 2001-2014
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Seules Laâyoune-Sakia El Hamra, Tanger-Tétouan- Al Hoceima et Casablanca-Settat ont réalisé entre 2001 et 2014 une bonne performance industrielle.
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Elles sont quatre régions à avoir tiré la croissance économique nationale entre 2001 et 2014. Elles y ont contribué à hauteur de 62%. Il s’agit de Casablanca-Settat (24,7%), Rabat-Salé-Kénitra (14,6%), Marrakech-Safi (12,7%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9%). C’est ce qui ressort du profil de la croissance économique des régions, élaboré par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) pour la période 2001-2014.
Cette période a été marquée en effet par la résilience de l’économie nationale à la crise économique mondiale ayant sévi en 2008. Cette résilience s’est en effet traduite par une divergence de croissance plus accentuée sans engendrer, selon la DEPF, une récession dans une région particulière. Se référant à l’étude, la répartition spatiale de l’intensité de la croissance s’étale de façon ascendante des régions centrales vers les régions périphériques dans un élan de rattrapage. Si quatre régions ont tiré la croissance, d’autres ont évolué à une cadence au-dessous de la moyenne nationale. On énumère à cet effet des régions centrales représentant 59% du PIB national, en l’occurrence Fès- Meknès (+3,5%), Béni Mellal Khénifra (+4,1%), Casablanca-Settat (+4,1%) et Rabat-Salé-Kénitra (+4,3%).
L’étude de la DEPF a permis d’établir une estimation du PIB réel des régions par secteur d’activité. La finalité étant d’apprécier la dynamique de croissance différenciée des différentes localités du Maroc. La période sujette à l’étude a connu le lancement des stratégies sectorielles à fort impact sur la productivité nationale réduisant ainsi sa volatilité. La DEPF relève à cet effet une ventilation positive de 5,1% pour le secteur primaire durant 2001-2016 avec un pic de 6% entre 2008-2014. La croissance a également affiché un rythme soutenu évalué à 4,4% durant 2001-2014.
«Les stratégies fonctionnelles et transverses ont également généré un effet positif sur cette croissance en améliorant la productivité des facteurs et l’ouverture du système productif national sur de nouveaux métiers valorisant ainsi un positionnement de plus en plus accentué sur les chaînes de valeur mondiales», peut-on lire dans l’étude de la DEPF.
Industrialisation : Quel impact ?
Selon la DEPF, l’industrialisation semble être un des leviers à promouvoir au niveau régional. L’étude soulève à cet effet les gaps existants. Seules Laâyoune-Sakia El Hamra, Tanger-Tétouan- Al Hoceima et Casablanca-Settat ont réalisé entre 2001 et 2014 une bonne performance industrielle. Les valeurs ajoutées industrielles de ces trois régions représentent respectivement 14, 16 et 37% du PIB. En revanche, les régions restantes ont affiché une structure productive faible sur le plan industriel. Elle se situe en deçà de la moyenne nationale à savoir 16%. «Il y a lieu de promouvoir l’émergence du secteur industriel dans ces dernières moyennant des investissements de soutien conséquent, d’autant plus que certaines régions ont des niveaux d’industrialisation aussi faibles que ceux des pays les moins avancés (10%) et pour lesquels l’Agenda 2030 des Objectifs de développement durable (ODD) a fixé comme objectif de doubler la part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB de ces pays», recommande la DEPF.
Une résilience à des degrés différenciés…
Au niveau territorial, la résilience affichée par le Maroc depuis 2008 s’est traduite d’une manière différenciée. En dépit de la crise internationale ayant eu des répercussions négatives sur les pays partenaires, le Maroc a affiché une croissance élevée estimée à 3,9% entre 2008-2014 contre 4,7% entre 2001-2007. La DEPF indique dans ce sens que les PIB régionaux ont évolué dans un large intervalle oscillant entre 1,7% pour Fès-Meknès et 10,6% pour Laâyoune-Sakia El Hamra en 2008-2014. La divergence a été plus prononcée relativement à la période 2001-2007. La DEPF relève un écart de 5,9 points pour des croissances allant de 3,4% à Béni Mellal-Khénifra, à 10,6% pour Laâyoune- Saguia El Hamra). «L’analyse de la décomposition de la croissance économique des régions révèle que cette dernière est plutôt influencée par l’effet régional propre que l’effet de la structure sectorielle», explique la DEPF. L’étude démontre que les plans d’aménagement établis, les infrastructures socio-économiques développés et le potentiel démographique et naturel différencient nettement la croissance des régions. «Le lancement des plans de développement régionaux (PDR) seraient, dans ce sens, de nature à améliorer la compétitivité et l’attractivité des régions afin d’amenuiser les disparités en elles et que l’effet propre joue un rôle positif dans leurs croissances économiques», conclut la DEPF dans son analyse.