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La décarbonation industrielle, un jalon de développement

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Principal pilier de la stratégie bas carbone 2050

La décarbonation de l’industrie revêt un caractère stratégique pour l’économie marocaine. Le Royaume s’inscrit pleinement dans cette logique afin d’être en phase avec les mutations que connaît le monde. D’autant plus que l’application de la taxe carbone prévue aux frontières européennes à partir de 2023 impose au Royaume d’être au rendez-vous. L’écologisation de l’industrie s’inscrit en droite ligne avec les orientations du Nouveau modèle de développement qui ambitionnent de faire du Maroc un champion de l’énergie compétitive et verte. «La transition accélérée du Maroc vers une économie sobre en carbone et compétitive, attractive pour une utilisation industrielle, permettrait de faire du Royaume une référence en termes de modes de production décarbonée, responsable et durable. Cela permettrait d’élargir l’accessibilité de l’offre exportable marocaine aux marchés porteurs et d’attirer sur le territoire national des investisseurs étrangers en quête d’opportunités dans les secteurs de l’économie verte», peut-on retenir dans ce sens.
Pour répondre à cet enjeu, le Maroc a mis en place la stratégie bas carbone 2050. Une vision basée sur le pari du Nouveau modèle de développement ainsi que sur la nouvelle ambition de la NDC révisée à la hausse en 2021. La stratégie aligne ainsi le plan de relance économique sur les principes de sobriété carbone, de durabilité et de résilience aux effets du changement climatique.

Les sept orientations de la stratégie
Pour ce faire, sept orientations ont été déterminées. Il s’agit ainsi d’accélérer le fort développement des énergies renouvelables en vue d’une électricité décarbonée, à partir d’un objectif indicatif de 80% à 2050. Il s’agit également de hausser l’électrification des usages dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et du transport et évaluer le potentiel de développement de l’hydrogène vert pour décarboner l’industrie et le fret routier ainsi que de généraliser l’efficacité énergétique et l’efficacité dans l’utilisation des ressources naturelles dans tous les secteurs, tout en développant les normes et l’infrastructure qualité de construction et d’équipements. Cette vision a pour orientation également de stimuler l’économie circulaire, la réduction et la valorisation des déchets, de développer l’agriculture et les écosystèmes forestiers durables et résilients et les puits de carbone ainsi que de mettre en place des plans de transports et de logistique favorisant la multi-modalité et l’investissement massif dans le développement de nouvelles infrastructures de transport. Elle vise par ailleurs à promouvoir une nouvelle génération de villes sobres et «intelligentes», y compris par l’intégration systémique des technologies de la transition numérique dans tous les secteurs socio-économiques.

L’innovation, la recherche et le développement à promouvoir
Il est évident que la transition bas carbone est génératrice d’opportunités industrielles et de compétitivité. Elle est également source d’innovation. D’où la nécessité de mettre en œuvre une stratégie de l’innovation et de la recherche & développement (R&D) visant à introduire les technologies propres et les bonnes pratiques à tous les échelons des processus de production industriels allant de la matière première jusqu’à la collecte et la valorisation des produits usagés. Se référant à la note de présentation de la stratégie bas carbone 2050, la politique de R&D doit être focalisée sur la phase de pré-industrialisation et être aussi proche que possible du terrain et des préoccupations des entreprises. Il est également estimé que le verdissement de la commande publique jouerait un rôle crucial et exemplaire dans l’accompagnement de l’industrie en promouvant la R&D et en créant une demande marocaine pérenne (en particulier pour les PME). De même, la mise en place d’une fiscalité favorable à la transition basée sur l’instauration d’une fiscalité et d’outils incitatifs (éco-taxes, marché du carbone, subventions ciblées…) permettrait aux industriels d’orienter leurs investissements et aux consommateurs marocains d’ajuster leurs préférences et leur volonté à payer pour des produits décarbonés.

Un travail de fond engagé par le département de l’industrie
Il est à souligner que la décarbonation de l’industrie nécessite d’identifier et de faire levier sur l’ensemble des synergies et des flux « matière » et « énergie » au sein des différents écosystèmes industriels. Dans ce sens, le département de l’industrie a engagé un travail de fond pour activer le processus de décarbonation industrielle. Des actions de promotion du développement durable dans de nombreux écosystèmes industriels sont enclenchées. En 2021, la tutelle a mis sur les rails le programme «Tatwir croissance verte». Ce dispositif vise à accompagner les TPME industrielles dans leurs démarches de développement de process et produits décarbonés et à appuyer l’émergence de nouvelles filières industrielles vertes compétitives et la réduction de la pollution industrielle. La stratégie bas carbone mise également sur l’efficacité énergétique dans l’industrie prenant pour modèle le succès de la ligne de financement de l’énergie durable destinée aux entreprises privées marocaines « MorSEFF ». Cette transition devrait être par ailleurs amorcée par les grands industriels. Outre le fait qu’ils soient les plus émetteurs, ils sont plus aptes et mieux équipés pour s’inscrire dans cette approche de décarbonation.

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