La réunion du Conseil fédéral de la Fédération des transporteurs routiers, section CGEM, prévue le 6 septembre risque d’être chaude. Ce premier show de la rentrée sera consacrée à deux sujets-clés : la hausse du carburant intervenue à la mi-août et le relèvement de certains tarifs de péage autoroutiers, décidé récemment.
Concernant la hausse des péages autoroutiers, intervenue dans le sillage de celle concernant le carburant, la Fédération privilégie plutôt le dialogue. Dans ce cadre, une série de propositions ont été adressées par courrier au gestionnaire du réseau national. Principale requête formulée par les opérateurs, la mise en place d’un prix préférentiel pour la nuit et des mesures d’incitation pour amener les transporteurs à utiliser davantage l’autoroute.
Bref, des demandes «conformes au contrat-programme signé en 2003», selon les propos du président de la Fédération, Abdellilah Hifdi.
Concernant la hausse du carburant, le ministère de tutelle observe un silence éloquent. «Nos demandes d’audiences adressées à Karim Ghellab et à ses collaborateurs », sont restés lettre morte, rappelle-t-on à la Fédération nationale des transporteurs.
Dans cette frange qui regroupe des professions éparses, une bonne partie des affiliés est favorable à la répercussion directe des prix. Des impatiences que le président de la Fédération, Abdellilah Hifdi, a réussi à contenir, du moins sur le mois d’août. Car pour le reste, «ce sera au Conseil fédéral de décider !».
Le Conseil fédéral du 6 septembre devra en définitive statuer sur la position à suivre après la deuxième hausse du carburant intervenue en août. Les transporteurs réclament des mesures de répercussion tarifaire, en plus des questions transversales comme la mise à niveau. Entre autres, la FNTR réclame la publication périodique d’un tarif de référence par un organisme officiel,la promulgation d’une loi antidumping «pour réduire les effets néfastes de la concurrence déloyale». Pour le président de l’AMTRI (Association marocaine des transporteurs à l’international), «il est indispensable de mettre en place un organe officiel pour réguler les prix comme le faisait l’ONT».
La mutation de cet organe étatique, transformé entre-temps, en société anonyme, a laissé un vide selon les opérateurs. Ceux-ci n’en continuent pas moins de réclamer la mise en œuvre de mécanismes de régulation et d’assainissement du marché. «Nous voulons un contrôle technique adéquat et la lutte contre l’informel », rappelle le président de la FNTR.
Pour le moment, les courriers adressés à la Primature et au département de tutelle n’ont reçu aucune réponse.
Ce qui amoindrit les chances de voir inclues dans la prochaine loi de Finances certaines attentes d’ordre fiscal. Ni diminution de la TVA, ni déductibilité d’une partie des taxes sur le carburant au profit des seuls opérateurs exerçant formellement, comme l’évoquait Saâd Raïssi, président de la section des transporteurs urbains affiliés à la FNTR.