Economie

La fin du compromis politique

Aujourd’hui le Maroc : Quelles sont vos attentes par rapport au prochain éxecutif ?
Essaïd Bellal : Les aspirations des chefs d’entreprises sont claires. Ils attendent un programme réalisable, selon un calendrier étalé dans le temps. Cela dépend de la crédibilité des hommes politiques qui seront au pouvoir. C’est l’une des condition indispensables pour la concrétisation d’un programme quelle que soit sa nature.
Vu l’état des choses, nous avons besoin d’un gouvernement qui fait preuve d’imagination et de créativité dans la gestion des affaires du pays. Un exécutif manager capable de réagir selon les exigences de la période actuelle. Le Maroc dispose de ressources humaines énormes. C’est au gouvernement de leur tracer le chemin pour créer de la richesse. Dans ce sens, les membres du prochain Exécutif doivent être avant tout des hommes de terrain porteurs d’un véritable projet de société.
Pensez-vous que cela soit possible au cas où les élections législatives feraient ressortir un gouvernement composé de plusieurs formations politiques?
Dans les circonstances actuelles, je pense que les formations politiques en lice pour les élections législatives doivent jouer la carte du Maroc. Je ne partage pas l’avis de plusieurs opérateurs économiques, selon lequel, le pays a besoin beaucoup plus de technocrates pour résoudre les problèmes du pays. Les partis politiques doivent entamer leur restructuration. Cela n’est pas toujours évident. Aujourd’hui, l’administration nous promet que les élections seront transparentes. C’est donc une opportunité qu’il faut saisir.
Quelle évaluation faites-vous des programmes économiques des partis politiques ?
Pour ne rien vous cacher, on a eu plus affaire à des déclarations d’intentions voire des effets d’annonce qu’à des programmes économiques chiffrés. Il ne faut pas se leurrer. A ma connaissance, aucune formation n’a présenté un plan qui prend en considération le passif et qui fixe les objectifs à atteindre. De même pour les actions qu’il faut entreprendre. Je tiens à rappeler à ce que j’ai dit tout à l’heure. La concrétisation d’un programme qu’il soit économique ou social dépend en grande partie de la crédibilité des hommes politiques qui seront aux commandes. Si le prochain exécutif sera composé de plusieurs formations politiques, il y a lieu de tirer des leçons de l’expérience du gouvernement d’alternance.
A ce propos, quelle évaluation faites-vous du bilan économique de l’équipe Youssoufi ?
Un bilan mitigé. Je pense que ce gouvernement n’a pas exploité toutes les ressources dont il disposait. Les membres de cet exécutif ont fait beaucoup plus dans le sectarisme. Ces deniers ont passé leur temps à régler leur cuisine interne. Ce qui s’est traduit pas des résultats qui ne sont pas à la hauteur des attentes notamment des opérateurs économiques.
Mais le bilan du gouvernement est loin d’être aussi négatif ?
Comme je viens de vous le dire à l’instant, ce gouvernement pouvait faire mieux, si l’on en juge par la qualité des hommes qui ont été à la tête de plusieurs départements. Certes, la marge de manoeuvre est étroite -elle le sera toujours compte tenu de plusieurs contraintes-, mais cela n’empêche pas. Le Marocain qu’il soit chef d’entreprise ou autre a besoin de sentir dans un Etat de droit où la politique de passe-droit n’a plus raison d’être.
L’Etat de droit impose la réforme de l’administration. Il s’agit d’une priorité, si l’on veut favoriser l’investissement et la création de l’emploi. A cet égard, force est de constater que la lourdeur de l’appareil administratif a participé à la stagnation du pays. La réforme de l’administration des Douanes doit être prise comme exemple pour élargir cette expérience à d’autres établissements.
Pour quel parti allez-vous voter?
Je réfléchis encore. Une chose est sûre : je ne voterais pas pour les partis de l’administration.

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