La finance participative ne tardera pas à intégrer le système bancaire marocain. C’est du moins ce qui ressort de l’allocution du ministre délégué auprès du ministere de l’économie et des finances chargé du budget, Idriss Azami, lors d’une conférence organisée par le conseil régional de l’ordre des experts-comptables de Casablanca autour du thème «Les banques participatives au Maroc : exigence de régulation et de gouvernance».
Le ministre a ainsi rappelé que la finance mondiale a d’ores et déjà adopté les banques participatives depuis plusieurs années compte tenu de la maturité du secteur et des potentialités qu’il renferme en matière de financement des projets de développement. Tandis que le secteur représente, sur le plan mondial, des actifs financiers atteignant 1,3 trillion de dollars américains, il reste très peu développé dans la région de l’Afrique du nord. Le marché de la région ne représente pas plus de 1% du total des actifs financiers mondiaux, ce qui fait état d’un potentiel largement inexploité. Le Maroc est, selon le ministre délégué, conscient de l’importance de ce potentiel et œuvre, depuis 2007, pour une ouverture du marché bancaire vers les banques participatives.
«Comme vous le savez, la loi 103.12 a été approuvée (…) la troisième partie de ce texte concerne les banques participatives et jette les bases d’un nouveau type d’industrie bancaire reposant sur le principe de partage des profits et des pertes», a expliqué le ministre, mettant l’accent sur l’engagement du gouvernement dans ce sens.
Le ministre a, en outre, décrit l’intégration des banques participatives comme étant une nécessité et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le besoin de diversifier les sources de financement compte tenu de la multiplication des efforts d’investissement et des grands projets lancés par le Royaume ces dernières années. Ensuite, l’importance d’intégrer ces types de financement dans la palette de services que propose le pôle Casablanca Finance City, «Pour que ces services financiers soient complets, à l’image des pôles financiers régionaux et internationaux concurrents», selon le ministre.
Et enfin un souci d’ouverture du royaume vers le marché international avec l’ambition de bénéficier des excédents financiers internationaux, notamment ceux des pays du Golfe. Idriss Azami a, par ailleurs, tenu à indiquer que ces banques participatives seront régies par le même cadre législatif que le reste du système bancaire, notamment en matière de gouvernance, de régulation, de gestion des risques, des règles d’octroi et du retrait d’agrément.