Quelques semaines après avoir imposé des tarifs douaniers contre les importations d’acier, les Etats-Unis ont à nouveau pris vendredi des mesures protectionnistes en frappant le bois de construction canadien.
Le département du Commerce a fixé des droits compensatoires et antidumping définitifs dont le taux cumulé atteint 29%. Celui-ci est très légèrement inférieur au taux cumulé de près de 32% qui était appliqué sur une base provisoire depuis l’année dernière. Mais cette légère réduction n’a pas suffi à apaiser la colère du premier partenaire commercial de Washington. Le ministre canadien du Commerce international, Pierre Pettigrew a qualifié «d’obscène» la décision des Etats-Unis. Il a aussi regretté que «l’administration américaine n’ait pas trouvé le courage de confronter le protectionnisme de son lobby».
Cette accusation est la même que les autres partenaires commerciaux des Etats-Unis – Européens, Russes, Japonais et Brésiliens notamment – avaient porté après l’annonce début mars par le président américain George W. Bush de tarifs douaniers allant jusqu’à 30% sur les importations d’acier. Le Canada en avait été exempte au titre de l’Association nord-américaine de libre-échange (ALENA) dont il fait partie avec les Etats-Unis et le Mexique. Le conflit du bois oppose Ottawa et Washington depuis bientôt vingt ans même s’il ne représente, avec 6 milliards de dollars, que 1,2% de l’ensemble des échanges commerciaux entre les deux pays (489 mds USD en 2000). Les droits compensatoires et antidumping avaient été mis en place par les Etats-Unis en août puis en octobre après l’expiration au début 2001 d’un régime d’autolimitation des exportations canadiennes.
Après une semaine de négociations infructueuses à Washington pour trouver un accord, le département du Commerce les a rendu vendredi définitifs. Selon Faryar Shirzad, responsable au département du Commerce pour les importations, ces droits ne seront toutefois perçus qu’après l’avis formel de la Commission internationale du Commerce américaine (USITC) qui devrait être rendu le 7 mai. Aucune date n’a toutefois encore été fixée pour une reprise des discussions qui se sont terminées jeudi 21 mars au soir, a précisé Faryar Shirzad.