La Libye a renforcé sa présence au sein du capital de la première banque italienne, UniCredit, dont elle détient plus de 6% au total après le franchissement du seuil des 2% par le fonds souverain Libyan Investment Authority, a annoncé mercredi le gendarme boursier italien. Sur son site internet, la Consob a annoncé que la Libyan Investment Authority (LIA) avait franchi le seuil des 2% du capital de la banque et détenait désormais 2,075% dans le cadre d’une opération datant du 28 juillet. La Consob n’indique pas en revanche si la LIA disposait déjà d’une participation et quel était son niveau. Etant donné que la banque centrale libyenne dispose de son côté – avec la Libyan Foreign Bank qu’elle contrôle – d’une part de 4,613% d’UniCredit selon le site de la Consob, la Libye détient donc globalement 6,688% du capital de la banque. Le premier actionnaire étranger d’UniCredit est depuis fin juin le fonds d’investissement Aabar, détenu par le fonds souverain IPIC d’Abou Dhabi, qui a une part de 4,991%. Mais en cumulant les parts de la LIA et de la banque centrale libyenne, ce que ne fait toutefois pas la Consob, Tripoli passe devant. La Libye, qui détenait déjà une part résiduelle d’UniCredit, était montée à son capital fin 2008 en prenant plus de 4% alors que le groupe traversait une période difficile en pleine crise financière. Cet investissement avait été réalisé à l’époque conjointement par la banque centrale libyenne, la Libyan Foreign Bank et la LIA, ce qui peut laisser penser que le fonds détenait encore une part résiduelle. Quelques mois auparavant, les relations entre l’Italie et la Libye s’étaient décrispées avec la signature fin août d’un accord historique prévoyant le versement par Rome d’un dédommagement à Tripoli pour la période coloniale. Le gouverneur de la banque centrale libyenne, Farhat Omar Bengdara, siège au conseil d’administration d’UniCredit dont il est l’un des vice-présidents. Le premier actionnaire d’UniCredit est la banque d’affaires italienne Mediobanca avec 6,76%, mais cette participation est temporaire car Mediobanca détient des actions sans droits de vote liées à une émission d’obligations convertibles effectuée l’an dernier.L’annonce du renforcement du poids de la Libye au sein du capital n’a pas eu beaucoup d’influence sur le titre UniCredit, en forte baisse pendant toute la séance à cause de la chute du bénéfice net au deuxième trimestre annoncée mardi. Il a terminé sur une baisse de 2,75% à 2,12 euros.