Quand Fatéma Ousri décida, il y a quelques mois, de créer Venezia Espace, elle avait comme principal objectif de conquérir une clientèle dont le goût et le pouvoir d’achat penchent vers le haut de gamme, voire les grandes signatures de la mode. Venezia Espace n’est pas un magasin de mode ordinaire.
Les propriétaires ont choisi comme local un appartement au onzième étage d’un immeuble qui donne sur un grand boulevard de la capitale économique. Peu de gens connaissent son existence. Un point qui peut paraître en sa défaveur, mais qui, vu la logique des gérants de l’enseigne, demeure loin de faire partie des soucis de l’entreprise. Le concept ne vise pas un large public, mais une élite. D’ailleurs, les tarifs pratiqués sont loin d’attirer des masses.
La cible est constituée par ailleurs d’une clientèle bien restreinte, mais qui peut se permettre, sans trop de peine, de s’offrir un tel luxe, devenu partie intégrante du nouveau concept du style de vie moderne. « A une époque où les papiers d’identité et les cartes de visite n’existaient pas, l’individu était jugé au costume qu’il porte. Le vêtement n’est pas seulement un accessoire fonctionnel, il a une grande valeur symbolique », annonce Mme Ousri. Même à l’ère actuelle, les magasins de mode prolifèrent, leurs ventes progressent comme conséquence directe d’un besoin patent d’afficher son appartenance à une classe sociale donnée. Chiffres à l’appui, l’habillement représente 8 % de la consommation totale. Le pouvoir d’achat et la priorité accordée à l’aspect vestimentaire demeurent par ailleurs maîtres du jeu.
Pour Venezia Espace, le critère de pouvoir d’achat ne faisant pas partie de ses préoccupations, elle axe ses efforts au niveau de la qualité des produits à importer. En association avec Nerella Azzalini, Fatéma Ousri a bâti tout son projet sur la base de la mode italienne, avec un effort axé sur la personnalisation et l’adaptation morphologique de l’offre. « Notre but est de réconcilier le client avec le plaisir d’acheter et nous nous attachons à bien connaître nos clients », lance-t-elle. Le mieux-être de la clientèle n’a pas uniquement été étudié au niveau des tissus et des marques importés, mais aussi au niveau des couleurs et leur degré de compatibilité avec le climat du pays ou de la ville et la lumière qui lui est propre.
D’un capital de 250.000 de DH, Venezia Espace a fait l’objet d’un investissement initial d’un million de DH. Aucune indication sur le chiffre d’affaires prévisionnel n’a été donnée par les gérants de l’enseigne de mode. Pourtant, les perspectives de développement sont prometteuses dans la mesure où de nouvelles ouvertures sont prévues à Rabat et Marrakech durant l’année en cours.