Encore une campagne agricole où la tomate n’échappe pas au virus de la mouche blanche, connu par les scientifiques sous le patronyme Tomato Yellow Leaf Curl Virus (TYLCV). La mouche blanche, faut-il le rappeller n’est pas en soi responsable des dégâts. Il s’agit d’un simple vecteur qui permet le déplacement du virus d’une plante à une autre.
Des régions en souffrent certes plus que d’autres, mais en général, c’est toute la production nationale qui y laisse des plumes, pénalisée aussi par des conditions climatiques défavorables. La plus sinistrée est la région de Chtouka El Jadida où la mouche blanche a fait un ravage. Et pour cause, les petits agriculteurs n’utilisent pas les nouvelles techniques de prévention. Dans d’autres régions où la culture se fait en plein champ, on parle de véritable catastrophe. Il s’agit notamment de Béni Mellal, Doukkala et Kasba Tadla dont les agriculteurs ignorent l’existence même des méthodes préventives si l’on croit un producteur de la place.
Dans ces régions, la tomate a été endommagée avant d’arriver au stade de production. C’est au niveau du plant que le virus s’est manifesté. Heureusement, des régions comme le Souss ont pu éviter le pire grâce à l’utilisation de méthodes préventives efficaces. « A ce niveau, nous sommes en avance par rapport aux autres régions nationales mais aussi par rapport aux Iles Canaries, grand producteur mondial », lance Abderrazak Mouisset, président de l’Apefel (Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes). Une association connue pour être active dans la région d’Agadir d’où provient 90 % des exportations nationales de tomates. En effet, il y a deux ans, au moment où le virus s’est déclaré pour la première fois au Maroc, un manuel de procédure a été édité par cette association et distribué aux membres expliquant la meilleure façon de lutter contre le virus en empêchant sa pénétration à l’intérieur des serres.
Progressivement, les agriculteurs de la région ont pu tirer le meilleur de cette technique. Ainsi, si pendant la première année de la déclaration du virus, les dégâts n’ont pas pu être évités à cause de l’utilisation de filtres non adaptés, la deuxième année a été marquée par une maîtrise des dégâts grâce à l’amélioration de la qualité et de l’épaisseur des films. Il est attendu qu’il n’y ait pas d’ atteintes à la production au titre de l’année en cours dans la mesure où les producteurs profiteront de subventions à l’acquisition de films, accordées par le Fonds de développement agricole (FDA) et distribuées par le Crédit agricole.