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La pluie revient pour rafraîchir les espoirs des agriculteurs: La campagne sauvée ?

© D.R

Entre optimisme de pouvoir sauver la saison et les craintes d’obtenir des moissons en moindre qualité que la saison écoulée, les avis des agriculteurs divergent.

Vous en conviendrez, le changement climatique représente un risque majeur pour l’agriculture mondiale. Ce changement bouleversant peut s’opérer non seulement par la sécheresse mais également par des pluies diluviennes et des typhons. Heureusement que le Maroc reste jusqu’ici épargné par les sautes d’humeur climatiques. Après que la pluie a boudé notre pays au moment où elle a été fortement attendue, elle revient ces derniers jours pour rafraîchir les espoirs des agriculteurs assoiffés de voir les nuages survoler les terres agricoles.

Ainsi les dernières précipitations ont relancé les chances de sauver une campagne compromise. En attendant de tâter le pouls de l’évolution de la situation dans les prochains jours concernant les cultures agricoles en général et printanières en particulier, les agriculteurs se sont déjà fait leurs premières idées. Entre optimisme de pouvoir sauver la saison et les craintes d’obtenir des moissons en moindre qualité que la saison écoulée, les avis des agriculteurs divergent.

Abderrahmane El Harda, agriculteur dans la région Tadla-Azilal et spécialiste de l’aliment pour bétail, a déclaré à ALM que les dernières pluies sont certes bénéfiques mais elles devront continuer de pleuvoir car elles restent insuffisantes. Quant à Cherradi Taqiy Eddine, membre de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation de fruits et légumes, il a indiqué avec optimisme que rien n’est encore perdu et que la saison pourrait être sauvée pour certaines cultures, eu égard à l’importance des prochaines précipitations. Cette constatation n’est pas née de la dernière pluie. Le Maroc reste certes un pays qui dépend des aléas climatiques et qui doit toujours les intégrer comme variable permanente dans la fixation de ses objectifs économiques, mais qui a toujours fait ses preuves pour contrer ce genre d’obstacles.

Le programme régional de lutte contre les effets du déficit pluviométrique en est une belle illustration. Il vise à porter assistance aux agriculteurs dans le contexte de cette année caractérisée par un retard et un déficit pluviométrique qui dépasse 50% par rapport à une campagne agricole moyenne au niveau de la région Casablanca–Settat, à réduire le manque enregistré en matière des ressources fourragères pour le bétail, à lutter contre l’augmentation des prix d’aliments de bétail et enfin de maintenir de manière générale les équilibres dans le monde rural.

Ce programme régional est décliné d’un programme national ambitieux d’une durée globale de 8 mois, lancé par le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime au titre de la campagne agricole en cours 2015-2016 pour accélérer la réalisation d’un plan national permettant de faire face aux répercussions du retard des pluies afin d’accompagner le monde agricole dans une année caractérisée par ce phénomène climatique.

Quant à la région Doukkala-Abda, l’une des plus fertiles du Maroc, où 15 mm ont été enregistrés, elle estime que le niveau de pluviométrie est insuffisant et s’attend à plus de pluie.

Mais on ne peut parler de pluie sans parler d’irrigation. Celle-ci est cruciale pour le pays et les régions et zones bour en dépendent fortement. Elle contribue à hauteur de 7% du PIB et à 50% de la valeur ajoutée agricole du pays. Pourtant, la dotation en eau d’irrigation de 650 millions de m3 au titre de la campagne agricole 2015-2016 a permis d’atténuer l’impact de la sécheresse. Mais les niveaux de réalisation des cultures restent en-dessous des attentes dans les zones bour.

Une superficie totale de 387.450 hectares de céréales reste en effet touchée par la sécheresse. Les prochaines pluies seront de grande importance dans les prochains jours, faute de quoi les 115 millions de quintaux réalisés lors de la saison passée pourraient ne pas être atteints cette fois-ci.

Qu’à cela ne tienne, si certaines cultures agricoles sont affectées par le retard de pluie, d’autres en tireront profit à l’instar des cultures printanières, aux arbres fruitiers, au million d’hectares d’olives et aux 110.000 hectares d’oranges.

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Lutte contre la sécheresse: 50 mille quintaux d’orge mis à la disposition des agriculteurs d’Essaouira
Agriculture-champ-de-bleCinquante mille quintaux d’orge subventionnés ont été mis à la disposition des agriculteurs et éleveurs de la province d’Essaouira durant l’actuelle campagne agricole dans le cadre du programme de lutte contre les impacts de la sécheresse. La Direction provinciale de l’agriculture (DPA) d’Essaouira indique que l’orge est vendu 2 DH le kilogramme à raison de 16 quintaux par bénéficiaire, tandis que le transport est assuré par la DPA pour les zones enclavées.

La DPA assure aussi une aide directe aux éleveurs des bovins, soit 200 DH par vache (avec un maximum de 5 vaches) pendant 3 mois. Concernant l’abreuvement du cheptel, la DPA a procédé à l’aménagement des points d’eau existants, la création de nouveaux points d’eau et l’aménagement de 2 ghdirs. Les mesures prises concernent également la vaccination du cheptel à travers une campagne de vaccination des ovins, des bovins, des caprins et des ruches. Dans le cadre des mesures prises, la DPA a aussi mis en place un programme d’entretien des plantations existantes (principalement les oliviers et les caroubiers).

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