Economie

La PME, victime de la loi de Finances

ALM : En tant que président de la Fédération de la PME/PMI, quelle est votre position à l’égard de la campagne pour la mise à niveau de l’entreprise, lancée récemment ?
Hammad Kassal : C’est une très bonne initiative. C’est une première au Maroc dans la mesure où c’est la première fois qu’une politique claire et nette sur la mise à niveau est définie. Une politique qui, et c’est également un fait extraordinaire, a vu l’implication de toutes les composantes de l’économie nationale concernées par la mise à niveau. Il s’agit du secteur privé, par le biais de la CGEM, du gouvernement à travers le ministère des Affaires générales chargé de la mise à niveau de l’entreprises marocaine, et des banques, via le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Ce qui est également à noter, c’est que les instruments mis en place dans le cadre de cette politique sont opérationnels.
Quelles sont dans ce sens les modalités devant aider concrètement à l’effort de mise à niveau?
L’Etat, par le biais de l’Office de formation professionnelle et de la promotion du travail, s’engage de façon formelle à rembourser, à hauteur de 90%, les frais de formation engagées par les entreprises. L’accompagnement technique sera également assuré, à 80%, par l’Agence nationale de la mise à niveau de l’entreprise (ANPME) et sur la base d’un diagnostic stratégique. Pour le financement, les PME bénéficient d’un taux bancaire de 4,6%. Les critères d’éligibilité à ces mesures ont été établis sur la base de la Charte de la PME qui définit cette dernière. La PME est en effet une entreprise employant de 1 à 200 personnes, avec un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions DH et qui ne compte pas des participations d’un groupe supérieures à 50%. Cet effort commun, entamé à travers les médias, doit être accompagné d’un travail sur le terrain par les différents partenaires de cette politique. Aussi les associations professionnelles, le GPBM aussi que l’ANPME, doivent faire du porte-à-porte pour sensibiliser les entreprises.
Sachant que cette compagne bénéficie de l’apport du FOMAN, quelle place a occupé la PME dans la loi de Finances 2004 ?
La PME a été la grande victime de la Loi de Finances 2004. Les mesures nécessaires à une mise à niveau réussie de l’entreprise n’ont pas été prises en compte.
A commencer par la baisse de l’IGR de 44 à 41,5% que nous avons revendiquée et qui n’a pas eu lieu. Aussi, nous avions demandé à ce que la patente soit éliminée ou réduite. Mais seules les entreprises comptant un montant d’investissement supérieur à 60 millions de DH ont été exonérés de la patente. A cela s’ajoute la réforme de la fiscalité locale qu’il faudra attendre, encore une année supplémentaire tout au moins.
Qu’en est-il du financement de l’entreprise ?
En matière de financement, deux volets sont à considérer. Le premier, relatif à la mise à niveau, est désormais clair. A travers le FOMAN, les organismes de garanties Dar-Ad-Damane et la Caisse centrale de garantie, les entreprise disposent désormais des moyens financiers nécessaires à leur mise à niveau et qu’il faut consommer sans modération.
Le cadre général se prête à relever ce challenge. Il ne reste plus qu’à passer à l’application et au suivi pour rectifier les éventuels écarts par rapport aux objectifs tracés.
Reste l’autre volet, lié à la création d’entreprise où l’on remarque une absence totale de visibilité. Nous avons non seulement remarqué un gel à ce niveau, mais les chiffres de l’année 2003 indiquent que l’investissement privé a baissé par rapport à 2002. La politique de mise à niveau doit être accompagnée par une politique de création d’entreprises. Ceci peut se faire à travers l’ANPME, qui devrait également intégrer cette mission.
Les Centres régionaux d’investissement ont également un rôle de facilitation à jouer. Le gouvernement et les banques doivent également aider à cet effort. Sans création d’entreprises, on ne peut tout simplement pas avancer.

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