Après Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice et Strasbourg, la Royal Air Maroc investit la ville de Nantes qui vient ainsi parachever la dynamique de régionalisation de couverture aérienne des villes françaises par la compagnie nationale.
À en croire les responsables de la RAM, l’ambition pour cette ligne est grande. Il s’agit « d’ajouter une fréquence à chaque programme afin de tendre vers un vol quotidien et d’introduire des vols vacances directs à destination de Marrakech et Agadir », confie Abderafiie Zouiten, DG de RAM France. Techniquement, cela veut dire que cette fréquence devrait passer à trois, dès le mois de mars pour atteindre le rythme d’un vol quotidien.
Pour la ville de Nantes, l’évènement est de taille. Pour accompagner le lancement de cette ligne, tous les pontes locaux du tourisme se sont mobilisés. La télévision locale s’en est faite une large couverture, et le Conseil régional de tourisme n’a pas raté l’occasion (les journalistes marocains présents) pour vanter les mérites de la région. Côté desserte aérienne, la ligne de Casablanca est la première ligne régulière internationale hors-Europe que l’aéroport de Nantes Atlantique abrite.
Mais l’ouverture de cette ligne a une valeur symbolique. Déjà en 1948, Air France assurait à l’époque une ligne Nantes-Casablanca. De part et d’autres, les intérêts autour de cette desserte se croisent. Pour la RAM, les enjeux sont particulièrement grands. Sur plusieurs registres, la ville de Jules Verne a de solides arguments. Forte de sa situation géographique, Nantes, se situe au centre d’une agglomération de plus de 500.000 habitants qui constitue avec Saint-Nazaire, la métropole du Grand Ouest de la France. Côté clientèle touristique, trois catégories furent identifiées et sont visées par cette desserte : les MRE, les touristes locaux et les passagers affaires. La ville de Nantes et sa région abritent une communauté marocaine qui se chiffre à près de 45.000.
Essentiellement constituée d’étudiants, cette diaspora représente une cible intéressante pour la desserte. Ensuite, il y a les touristes locaux. Nombreux sont les indicateurs montrant en effet un réel engouement pour le Maroc dans la région. Ainsi, pas moins de 95.000 passagers en provenance des Pays de la Loire ont passé leurs vacances à Marrakech en 2004, ce qui représente une progression de l’ordre de 15% par rapport à l’année précédente. La nouvelle liaison constitue dans ce cadre une opportunité pour toute la clientèle court séjour et week-end, compte tenu de son positionnement les vendredis et lundis. Enfin, la clientèle d’affaires locale figure également dans le collimateur de la compagnie nationale. Quelque 250 entreprises de la région nantaise entretiennent, en effet, des relations d’affaires avec des sociétés marocaines ou autres établies au Maroc. Le Maroc est déjà un partenaire économique important de la région Ouest de la France, comme en témoigne la présence d’une palette diversifiée d’entreprises du département de la Loire-Atlantique dans le Royaume. Plusieurs secteurs économiques du département et du Grand Ouest français sont impliqués dans les échanges avec le Maroc, tels les secteurs du textile, de l’informatique, des télécommunications, de la distribution ou encore de l’agroalimentaire.