Economie

La responsabilité des investisseurs

Le constat fait aujourd’hui l’unanimité. Les politiques adoptées depuis une décennie par les pays d’Afrique du Nord accordent autant d’importance à l’investissement étran-ger qu’aux exportations.
Cette priorité s’est traduite par des avantages fiscaux déclinés dans des codes pour stimuler les investissements directs étrangers (IDE). Le Forum sur l’investissement en Afrique du Nord qui a clôturé ses travaux hier à Casablanca a été d’ailleurs l’occasion pour faire le point sur le chemin parcouru et les chantiers qui restent à entreprendre.
L’analyse faite par les responsables du Centre de développement pour l’Afrique (CDA) du Nord montre que les évolutions annuelles des flux des IDE sont encourageantes à plus d’un titre. Selon cet établissement, le Maroc et la Tunisie ont réalisé ces dernières années des performances record presque une année sur deux. Toutefois, ces flux dans ces deux pays manquent de régularité, précise le Centre. A en juger par les chiffres publiés par le CDA, le Royaume a réalisé la plus grande partie des flux en 1997 avec un montant de 1079 millions de dollars. Il s’agit d’un investissement presque identique par rapport à celui engagé en Egypte en 1999. La Tunisie gagne toujours des points puisque qu’elle figure toujours en deuxième position après l’Egypte. De son côté, le Soudan est sur une tendance haussière en matière d’IDE soutenu d’ailleurs par les investissements pétroliers, estime le CDA. Pour inciter les investisseurs à franchir le pas, les pays d’Afrique du Nord ont pratiquement tous engagé des réformes profondes de leur système bancaire et financier. Que ce soit le cas pour le Maroc ou pour la Tunisie, la volonté exprimée par les deux pays pour réorienter l’allocation des ressources financières du secteur public au privé s’est traduite par la mise en place des outils indirects de contrôle et de régularité, constatent les responsables du CDA. Au Maroc, l’institution d’une nouvelle loi bancaire en 1993, modifiée et complétée en 1997 a constitué un tournant.
De même que l’assouplissement de l’administration des changes engagé en 1987. Cette démarche s’est déclinée progressivement à travers la libéralisation des financements extérieurs pour les entreprises, l’établissement de la convertibilité du dirham pour les opérations courantes en 1993 et la mise en place d’un marché de changes en 1996. Cette orientation libérale a été soutenue également en Mauritanie. Il faut souligner à ce propos que l’essentiel des participations de l’Etat dans les établissements bancaires a été cédé aux privés. Au Soudan, la réforme portant sur le système bancaire est en cours.
Celle-ci s’articule autour de la création d’institutions bancaires capables de concurrencer les institutions internationales. Sacré chantier. Si les stratégies engagées par les pays d’Afrique du Nord sont saluées par les différents organismes internationaux, leurs effets restent cependant insuffisants. Qu’il s’agit des investissements étrangers ou locaux, ils sont loin de répondre aux ambitions affichées par ces pays. Il faut reconnaître que la responsabilité n’incombe pas seulement aux Etats.
A ce propos, les analystes du CDA estiment que les entrepreneurs locaux participent également à la décélération de l’investissement dans la mesure où ces acteurs développent un attentisme inquiétant dont les raisons sont expliquées par l’absence d’un environnement global incitatif.

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