Economie

La SNDE attend toujours sa liquidation

La Société Nationale de Développement de l’Elevage (SNDE) est toujours en mauvaise passe. Les 150 ouvriers et cadres de cette société anonyme sous tutelle du ministère de l’Agriculture n’ont pratiquement aucune idée du sort que l’Etat compte leur réserver. Pire, ils n’ont pas perçu les salaires des mois d’août et de septembre. « Le 16 avril dernier, l’appel d’offres pour le choix du liquidateur s’est avéré infructueux », souligne Abderrezak Houssaini, membre du Syndicat Démocratique de l’Agriculture affilié à la FDT (SDA/FDT) et ingénieur agronome à la SNDE. Par conséquent, « un employé a été désigné de mener à bien cette mission en collaboration étroite avec un agent comptable du ministère des Finances », poursuit Houssaini. Rappelons que tout a commencé en septembre 2002, quand l’ancien ministre de l’Agriculture, Moulay Ismaïl Alaoui, a décidé d’entamer une procédure de liquidation de la SNDE et de ses filiales régionales. Ces dernières sont au nombre de cinq et sont situées à Settat, Benslimane, Khémisset et Lhajeb. Pour que la liquidation soit effective, chacune de ces unités doit réunir son Assemblée générale en session extraordinaire (AGE) pour voter la liquidation. Toutefois, les AGE ne peuvent se tenir sans que l’inventaire dans chaque unité ne soit réalisé. Cette opération d’inventaire est d’ailleurs prévue au 30 septembre prochain. La tenue des AGE sera possible par la suite. En tout cas, les discussions entre les syndicats et le ministère de l’Agriculture ont commencé bien avant. Le 3 juin dernier, la SDA/CDT et la Fédération Nationale de l’Agriculture affiliée à l’UMT (FNA/UMT) se sont réunis avec le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Hassan Benabderrazik. Au menu de cette rencontre, le plan social de la SNDE. Benabderrazik a demandé aux syndicats de faire des propositions. Deux semaines plus tard, ils ont déposé leurs principales revendications. Il s’agit, entre autres, d’assurer un nouvel emploi pour les travailleurs de la SNDE et de prévoir une indemnité de départ pour chaque employé. Les syndicats proposent que cette indemnité soit égale à quatre mois de salaire par année travaillée à la SNDE. En outre, les employés ont émis des craintes quant au devenir de leur couverture sociale. Un accord entre le gouvernement et la mutuelle générale devrait être conclu pour assurer une retraite respectable aux employés licenciés. Jusqu’à présent, le ministère de l’Agriculture n’a pas encore donné suite aux propositions des employés de la SNDE. En attendant, ces derniers doivent peiner pour joindre les deux bouts. La liquidation judiciaire de la SNDE n’est pas une simple affaire administrative. « Il y’a des familles entières qui souffrent des retards des salaires surtout que nous sommes dans la période des rentrées des classes », affirme Houssaini. En plus de cela, il y a tout le problème de l’avenir de l’amélioration génétique des espèces animales de viande-rouge. Trente ans de recherche sont maintenant condamnés. Il a été prévu en préparation de la liquidation de préserver trois noyaux génétiques. Il s’agit de 35 vaches « Oulmès » sur les 150 que compte le cheptel de la SNDE. 100 vaches de type Santa Gertrudis. Et enfin, une ferme à Sidi Aïssa (El Hajeb) où une espèce ovine y est élevée, la « Timahdit ». Ces trois noyaux devaient être transférés à la Sogeta, mais bizarrement, personne ne parle plus de ce transfert. Tout le cheptel de la SNDE, amélioré génétiquement, risque de prendre le chemin de l’abattage. La SNDE, qui n’a pas de revenus propres, contrairement à ses filiales, reçoit chaque année son budget du ministère de l’Agriculture. Le département des Finances, quant à lui, exerce un contrôle a priori sur toutes les décisions financières de la SNDE. Il faut noter que le statut de cette société et de ses filiales est unique au Maroc. Ces dernières fonctionnent sous le mode de l’autogestion, c’est-à-dire financièrement indépendantes de leur société mère. La SNDE est aujourd’hui le seul organisme national chargé de sélectionner et d’améliorer génétiquement les espèces animales de viande rouge (ovins et bovins). Après la liquidation de la Comagri au début des années 90, l’abandon des fermes appartenant à l’Institut d’agronomie et vétérinaire (IAV) et le projet de restructuration de la Sodea qui ne prévoit aucune activité d’élevage, l’Etat compte se désengager complètement de ce secteur.

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