Le ministre s’est entretenu avec le directeur général de la FAO et le président du FIDA
Coopération : Les entretiens de haut niveau effectués par Mohamed Sadiki se sont déroulés en marge de la participation du ministre à la cérémonie de remise de certificats de reconnaissance de 24 Systèmes du patrimoine agricole d’importance mondiale (SIPAM) dont deux marocains.
Un agenda chargé pour Mohamed Sadiki à Rome. Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a multiplié les entretiens avec des hauts responsables et ce en marge de sa participation lundi à la cérémonie de remise de certificats de reconnaissance de 24 Systèmes du patrimoine agricole d’importance mondiale (SIPAM) dont deux marocains. Le ministre s’est ainsi entretenu avec Qu Dongyu, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Les échanges ont porté sur les systèmes et la souveraineté alimentaires. Les deux responsables ont également évoqué la coopération Sud-Sud et le nouveau Cadre de programmation pays (CPP) conclu récemment entre le Maroc et la FAO pour la période 2023-2027. Ce dispositif signé en marge de la 15ème édition du SIAM définit les domaines prioritaires du partenariat FAO-Maroc pour la période 2023-2027, et ce en alignement avec les priorités des stratégies nationales à leur tête le Nouveau modèle de développement, la stratégie Al Jayl Al Akhdar 2020-2030 et la stratégie Forêts du Maroc 2020-2030. Le nouveau cadre porte également sur la Stratégie Halieutis, la Stratégie nationale de développement durable, le Programme national intégré d’autonomisation économique des femmes et des filles, ainsi que des recommandations du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires 2021.
Il est à souligner que les axes d’intervention du CPP 2023-2027 se déclinent des effets 1 et 4 du Cadre global de coopération des Nations Unies pour le développement durable au Maroc pour la période 2023-2027. A cet égard, l’effet 1 souligne que « l’économie marocaine est compétitive, inclusive et créatrice d’emplois décents, en particulier pour les femmes et les jeunes, à travers une transformation structurelle fondée sur le développement durable et sur la résilience, notamment climatique ». Pour ce qui est de l’effet 4, il indique que « d’ici à 2027, les politiques publiques sont performantes, inclusives, territorialisées, intégrant le développement durable, basées sur des données probantes et sensibles au genre et aux droits humains, conformément à la Constitution et aux engagements internationaux du Maroc ». A noter que ces deux effets sont traduits en 8 produits et un budget estimatif de 22 millions de dollars.
Une grande partie de cette enveloppe sera mobilisée par le biais des Programmes de coopération technique de la FAO et des fonds d’autres partenaires, y compris le gouvernement, les donateurs bilatéraux présents au Maroc ainsi que les canaux de financement multilatéraux, notamment les fonds mondiaux pour le climat et l’environnement. Pour rappel, Mohamed Sadiki s’est également entretenu avec Alvaro Lario, président du Fonds international de développement agricole (FIDA). Cet entretien a été une occasion pour revenir sur le partenariat scellé entre le Royaume et le Fonds ainsi que sur des éléments conjoncturels à l’instar de la souveraineté alimentaire. A travers les actions engagées au niveau national, le FIDA œuvre à stimuler la participation des communautés rurales au processus de développement, à promouvoir l’accès, en particulier des femmes et des jeunes, à des services financiers durables et appropriés à l’instar des microfinancements adaptés à leurs besoins.
Le FIDA ambitionne par ailleurs de forger des partenariats élargis avec des associations locales de développement, des associations d’usagers de l’eau à vocation agricole, des groupements féminins et des coopératives de microfinance.
Tout savoir sur les deux systèmes marocains reconnus par la FAO
Biodiversité .
La cérémonie de remise des certificats de désignation officielle de Systèmes du patrimoine agricole d’importance mondiale (SIPAM) a été marquée par la reconnaissance de deux sites marocains parmi les 24 certifiés. Il s’agit en premier des Ksour de Figuig qui se caractérisent par leur agro-biodiversité variée. Les variétés locales utilisées sont présentes à 100% pour le palmier dattier, à plus de 80 % pour les cultures maraîchères, les légumineuses et l’arboriculture et moins de 40 % pour les céréales.
L’élevage est la première activité exercée conjointement avec la production végétale. La flore sauvage comprend, par ailleurs, 46 familles sur un minimum de 258 espèces dont 30 sont endémiques. Notons que treize taxons de la flore locale peuvent être considérés comme rares. De même, la présence des sources d’eau et des refuges naturels ont permis la vie d’une faune riche et diversifiée. Le deuxième site reconnu est celui du système agro-sylvo-pastoral de l’espace arganier Ait Souab-Ait Mansour au niveau de la région de l’Anti-Atlas. Il s’étend sur les grandes vallées du Sud-Ouest dans le cercle d’Ait Baha au nord et de Tafraout au sud. Il est en grande partie inclus dans la zone de transition de la Réserve de biosphère de l’arganier (RBA) et englobe Jbel Lkest. La vie de la population locale de cette zone est étroitement liée d’une manière directe et indirecte à la biodiversité locale. Ainsi, plus de 50 espèces, représentées par 102 variétés locales végétales, y sont cultivées. La production animale est assurée par l’élevage de 16 races appartenant à différentes espèces de bovins, ovins, caprins, camelins, équins, volailles et abeilles.
