Economie

La télé-boutique mobile débarque

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Elles débarquent enfin, ces sympathiques télé-boutiques qui bougent. Il s’agit de la Télé-mobile, une sorte de taxiphone équipé d’un système de communication téléphonique baptisé FAU et qui relie les communications par satellites. Le gérant d’un tel véhicule va ainsi partir à la quête de sa clientèle là où elle se trouve au lieu de l’attendre comme c’est le cas pour une télé-boutiques classique.
3 ème opérateur voix au Maroc, le système GLOBALSTAR est constitué de 48 satellites en orbite basse et de stations de connexions terrestres.
Dans sa nouvelle offre, la société propose également une série de produits : localisation géographique, transfert sécurisé de données, télédétection et la téléphonie mobile par portatif adapté.
Mais c’est bien l’offre de la téléphonie publique via les nouvelles télé-mobiles qui retient l’attention. Pour plusieurs raisons.
D’une part, l’offre de Globalstar se propose d’introduire la téléphonie publique dans les endroits reculés difficilement couverts par le réseau fixe ou GSM : il s’agit, en priorité, des souks hebdomadaires ainsi que des villages éloignés. D’autre part, les tarifs proposés dans cette offre sont particulièrement compétitifs sur le segment de l’international. Selon la direction de la société, le tarif des communications vers un GSM national et international sera de 2 DH minute depuis une Télé-mobile Global Star.
En outre, et toujours selon l’argumentaire commercial avancé par la société, « en plus de la couverture des zones non desservies par Maroc-Telecom et Méditel, le nouveau service de téléphonie internationale est basé sur un système de facturation avantageux : avec un premier palier irréductible de 15 secondes suivi de paliers à la seconde au lieu du système pratiqué par la concurrence soit un premier palier d’une minute irréductible au plein tarif suivi de paliers successifs de 20 secondes.»
Le choix d’investir les zones rurales pourrait être judicieux, dans la mesure où un grand nombre d’habitants n’a toujours pas accès aux services de la téléphonique fixe. Commercialement, l’entreprise est moins certaine. Car l’intérêt de cette offre réside bien dans le segment de l’international qui est fortement demandé dans les villes. Reste que le choix d’investir le créneau de la téléphonie publique s’explique autrement.
En effet, les télé-boutiques ont connu un grand succès en permettant aux masses de la population d’acheter des services téléphoniques à la minute.
Le réseau fixe, faut-il le rappeler, continue de procurer plus que 50% des recettes de l’opérateur historique. Global Star profite également dans sa nouvelle démarche du précédent de l’introduction des télé-boutiques du second opérateur Méditel via GSM, qui a soulevé au début une vive controverse. Pour rappel, IAM avait estimé en effet que le service de téléphonie publique n’est pas prévu dans la licence GSM qui ne vise que les communications « mobiles », alors que le service que Méditel entendait fournir est un service fixe. Ce dernier avait défendu sa position en faisant valoir que quoi qu’il en soit, les communications passent par le réseau GSM et que le fait que l’interface de l’usager (le téléphone) soit fixe n’a rien à voir. On connaît la suite. Aujourd’hui, Global Star dispose d’une licence d’établissement et d’exploitation d’un réseau publique de télécommunications par satellite de type GMPCS en vertu du décret n° 2-00-688 du 31 octobre 2000.
L’avantage de ce type de licence réside justement dans le fait qu’il permet d’investir la téléphonie publique. À signaler qu’outre Global star, quarts opérateurs détiennent également cette licence. Il s’agit de ORBCOMM MAGHREB, European Datacom, SOREMAR, THURAYA.
Au fond, l’offensive commerciale de Global Star traduit la volonté des opérateurs utilisant les technologies par satellite de sortir du marasme dans lequel baigne ce secteur. En effet, les systèmes utilisant les technologies satellitaires qui permettaient d’espérer, il y a quelques années, une véritable couverture globale n’ont pas connu le succès promis par leurs promoteurs. Le marché reste particulièrement étroit: la clientèle de ce type de service est généralement représentée par les services de sécurité et de secours, les armateurs ou les navigateurs de plaisance.
Les handicaps qui bloquent le secteur sont nombreux, mais peuvent se résumer dans le coût de l’infrastructure déployée qui se répercute sur le coût des communications qui est environ 5 fois plus élevé que celui des réseaux de terrestres. Le coût d’acquisition des terminaux reste lui aussi élevé par rapport aux réseaux mobiles terrestres. Un terminal mobile satellitaire coûte jusqu’à 7.000 DH l’unité. La débâcle de certains opérateurs mondiaux, ces dernières années a poussé d’autres, dont Global Star, à revoir leurs stratégies commerciales en révisant les prix à la baisse et à redéfinissant la cible.
Songeant au passage à des déclinaisons nouvelles pour leurs services, la nouvelle offre de Global Star, malgré son insuffisance, voire son incohérence, reste intéressante à observer particulièrement au niveau du comportement du marché avec ce type de services, encore peu connu du grand public.

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