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La tutelle accélère la mise en place de la «stratégie de renouvellement urbain»

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L’expansion urbaine maîtrisée des villes limiterait l’étalement urbain et réduirait donc ses impacts négatifs aussi bien sur l’environnement que sur le cadre de vie des habitants.

Nos villes sont soumises à une pression urbaine de plus en plus importante. C’est en tout cas ce qui ressort de l’appel d’offres récemment lancé par le ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville  pour la réalisation d’une étude sur la «stratégie de renouvellement urbain». Dans le détail, le Maroc fait face à une urbanisation croissante atteignant 65% au niveau urbain et périurbain, selon les résultats du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2014. En l’espace de 54 ans, la population urbaine s’est donc vue multiplier par six, passant de 3,4 millions d’habitants en 1960 à 20,17 millions d’habitants en 2014. Plus alarmant, les villes marocaines abriteraient 73,6% des habitants du pays en 2050. Cette croissance au niveau des villes se reflète à travers la concentration de près de 2/3 de la population dans 26 villes de plus de 100.000 habitants. Désignées comme métropoles nationales, Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech, Agadir, Meknès et Rabat concentrent ainsi un quart de la population du Maroc, soit 24,9%.

Dans cette configuration, le ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville s’inquiète de l’usage des ressources naturelles et foncières. D’où la nécessité d’adopter de nouveaux modes d’aménagement favorisant la densité, la compacité, l’intensité, la résilience et limitant l’étalement urbain (le développement des surfaces urbanisées sur la périphérie des villes de façon plus rapide que la croissance démographique).

En plus clair, l’extension des villes est due à la pression foncière et se fait aux dépens de l’espace rural. L’étude lancée vise par conséquent à apporter une réponse au phénomène d’étalement urbain. Elle permettra aux acteurs d’avoir une visibilité sur une stratégie pour l’aménagement et la valorisation du potentiel foncier, ainsi que la rationalisation de l’utilisation des infrastructures et réseaux publics existants, selon le ministère.

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Ce qu’on entend par renouvellement urbain

Le renouvellement urbain est un phénomène de densification du tissu urbain existant. Autrement dit, les villes évoluent et leur croissance est accompagnée par la mutation du tissu urbain (constructions, équipements et réseaux constitutifs d’une ville ou d’un quartier). Ces changements se font par exemple par l’intermédiaire de réhabilitation de bâtis vacants (logement sans occupants), ou encore d’opérations de démolition/reconstruction.

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Le potentiel foncier des villes sous la loupe

Une fois réalisée, l’étude sur la mise en œuvre de la «stratégie de renouvellement urbain» permettra d’identifier au préalable les gisements fonciers mobilisables. C’est-à-dire les disponibilités foncières au sein d’une enveloppe urbaine (la limite actuelle des espaces urbanisés tels que les sols bâtis, les sols artificialisés non-bâtis revêtus, stabilisés ou végétalisés), nécessaires pour la mise en œuvre d’un projet immobilier, d’un projet urbain ou d’un projet d’aménagement. Afin de répondre à l’enjeu de l’urbanisation, l’identification de la capacité de densification et d’aménagement des villes avant d’envisager toute programmation est donc nécessaire. C’est dans ce sens qu’une stratégie nationale de renouvellement du foncier existant est également envisagée. Elle prendra en compte les enjeux environnementaux, économiques et sociaux afin de rationaliser la consommation des territoires et de développement durable des villes.

La recette du ministère pour améliorer le cadre de vie dans nos villes

La capacité de renouvellement urbain des villes passe par l’identification de leur potentiel foncier. En plus clair, l’expansion urbaine maîtrisée des villes limiterait l’étalement urbain et réduirait donc ses impacts négatifs aussi bien sur l’environnement que sur le cadre de vie des habitants. Sous cet angle, le ministère appelle à identifier les potentiels les plus stratégiques à mobiliser pour répondre aux objectifs de développement des villes et optimiser leur fonctionnement urbain. L’objectif étant également de construire un modèle futur de développement urbain selon les caractéristiques de chaque ville et en fonction de son potentiel de densification.

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Métropolisation : 15 villes pilotes en ligne de mire

Quinze villes ont été identifiées comme territoires pilotes pour arrêter et mettre en place la stratégie nationale de renouvellement urbain, indique le ministère. En se référant aux statistiques démographiques 2016 du HCP, il s’avère que 7 villes ont atteint le seuil de 1 million d’habitants (Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech, Salé, Rabat et Meknès) alors que 8 villes avoisinent 300.000 habitants (Oujda, Kenitra, Agadir, Tétouan, Témara, Safi, El Jadida et Béni Mellal). La tutelle justifie ce choix par la tendance remarquée à la métropolisation des territoires.

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