Economie

La zone euro vers la pire année de son histoire

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Le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait reculer de 1,9% en 2009 dans la zone euro, selon ces prévisions économiques de la Commission européenne. La zone euro est déjà entrée au troisième trimestre 2008 en récession, qui se définit par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB. Mais elle devrait connaître en 2009 la première contraction de son économie sur l’ensemble d’une année depuis sa création, il y a tout juste dix ans. Et elle sera de taille. Bruxelles anticipe ensuite un léger redressement de la situation, avec une croissance de 0,4% en 2010. «Les mesures de stabilisation du marché financier, l’assouplissement des politiques monétaires et les plans de relance économique nous permettront d’enrayer la détérioration de l’économie cette année et de créer les conditions d’une reprise progressive au cours du second semestre de l’année», a souligné le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia. «La mise en œuvre efficace de ces mesures doit constituer notre priorité», a-t-il ajouté. La Commission a revu drastiquement en baisse ses précédents pronostics, publiés début novembre, dans lesquels elle tablait encore sur une croissance de 0,1%. Ses prévisions sont par ailleurs nettement plus pessimistes que celles du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne, qui tablent jusqu’ici sur un recul du PIB de 0,5% cette année, et de l’OCDE, qui anticipe une contraction de 0,6%.
Toutes les grandes économies de la zone euro devraient être affectées, selon Bruxelles, avec des reculs du PIB de 2,3% en Allemagne ou de 1,8% en France cette année. La Commission prévient en outre que «de grandes incertitudes pèsent encore sur ces prévisions, l’économie mondiale traversant sa crise la plus grave depuis la Première Guerre mondiale». Cette récession généralisée devrait s’accompagner d’une hausse du taux de chômage de près de trois points dans la zone euro entre 2008 et 2010. Il devrait atteindre selon ses pronostics 10,2% en 2010, dépassant ainsi les 10% dans la zone euro pour la première fois depuis 1998. Dans certains pays, l’envolée sera spectaculaire: en Espagne, qui bat tous les records, il devrait passer à 18,7% contre à peine plus de 8% en 2007. En France, il devrait monter jusqu’à 10,6%. Sous l’effet de cette dégradation, et des dépenses liées aux plans de relance nationaux, Bruxelles table aussi sur une envolée des déficits publics. Ils devraient enfoncer dès cette année la limite européenne de 3% du PIB, à 4% en moyenne. Ils monteraient jusqu’à 4,4% l’an prochain. M. Almunia a cependant repoussé les craintes d’un possible «éclatement» de la zone euro malgré l’intensité de la crise et la hausse des déficits, encore illustrée par l’abaissement de la notation financière de l’Espagne, après la Grèce. L’Espagne, quatrième économie de la zone euro, a vu lundi sa notation financière abaissée par la principale agence de notation internationale Standard and Poor’s. «Je ne suis pas préoccupé par ceux qui annoncent depuis dix ans que la zone euro va éclater», a-t-il dit. « Je n’y crois pas. Je ne pense pas que ce soit une hypothèse réelle », a-t-il ajouté.

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