EconomieUne

L’Académie sociale lance sa 4ème promotion

© D.R

La CGEM place résolument le dialogue social dans son cahier des charges

Cérémonie: C’est l’ambassadeur du Danemark qui a été convié à remettre les certificats délivrés par l’Académie sociale de la CGEM aux lauréats de sa 3ème promotion. Le partenariat dano-marocain permettra de donner les outils nécessaires pour gérer les conflits et négocier avec les différentes parties prenantes.

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) vient de décerner les certificats à la 3ème promotion (15 lauréats) de l’Académie sociale. Créée en 2018, elle est le fruit d’un partenariat entre la Confédération, le Bureau international du travail (le BIT) et Danish Industry (DI). L’objectif étant de renforcer la culture du dialogue social basée sur la confiance et le respect des intérêts des travailleurs et des employeurs. Dans son allocution introductive, le président de la CGEM, Chakib Alj, le rappellera en effet…

«Ayant pour vocation de consolider les capacités managériales de ses futurs lauréats, l’Académie outille ces derniers en matière de législation du travail et promeut les modes alternatifs de résolution des conflits, la médiation sociale et les conventions sociales», expliquera-t-il à juste titre. Tel que conçu, le programme pédagogique est décliné en deux cycles et offre plus de 240 heures de cours. Concrètement, depuis le 16 janvier 2019, l’Académie sociale sollicite des formateurs issus des syndicats, du monde universitaire ou encore de l’entreprise.

A l’issue de cet enseignement, les lauréats seront outillés principalement pour gérer les conflits sociaux et négocier avec les employés et aussi avec les syndicats… La maîtrise de la relation sociale étant le point névralgique et l’essence même d’une telle formation qui n’existe d’ailleurs nulle part ailleurs. Le patronat s’est lancé dans l’aventure. Une aventure qui continue avec le lancement de la 4ème promotion et d’un nouveau cycle de formation sur «le rôle de la productivité dans le maintien de relations sociales durables».

Accord social du 30 avril 2022
Le patron des patrons rappellera le contexte qui a permis à l’Académie de naître. «(…) Il s’agit de la résultante d’un travail de fond mené par les secteurs public et privé, ainsi que les syndicats. Cette collaboration a abouti à l’accord social du 30 avril 2022 conçu dans le cadre d’une démarche sérieuse, responsable et citoyenne. Cet accord, que nous considérons équilibré, prend en considération aussi bien l’importance de l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés que la compétitivité de l’entreprise et met en avant la nécessité d’une réforme de la législation sociale, notamment en ce qui concerne l’amendement du Code du travail, la promulgation de la loi organique sur l’exercice du droit de grève, ainsi que celle concernant les organisations syndicales. Les conventions collectives et le travail des femmes sont également au cœur de cet accord».

Tout est dit. Les enjeux sont énormes. Le climat social et donc la performance d’une entreprise en dépend. «Le sujet nous interpelle tous dans le monde de l’entreprise et son écosystème. Et le fait que l’Académie sociale soit logée chez le patronat, je trouve ça innovant. Le choix des profils qui ont bénéficié de cette formation est aussi réconfortant. Car ceci permettra à la CGEM de construire une politique générale basée sur l’expertise et le vécu pour régler les conflits sociaux notamment», déclarera, à son tour, le ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT, rappellera pour sa part que «les syndicats ont noué de leur côté aussi une entente avec les experts danois dans la même logique de former leurs membres aux techniques de négociation, au dialogue social et à la gestion des conflits». Le syndicaliste chevronné ira plus loin pour dire qu’ «il ne s’agit pas de gérer les conflits mais il faut les anticiper»…

L’expérience du terrain des intervenants est là. Ces derniers transmettront non seulement leur savoir-faire mais aussi leur propre vécu. C’est le cas pour l’ex-ministre de l’emploi et de la formation professionnelle Jamal Rhmani qui a participé à la création de l’Académie sociale aux côtés des membres de la commission sociale au sein de la Confédération et qui y enseigne aujourd’hui. Pour l’heure, ce sont 60 lauréats qui ont été formés. Ces derniers seront appelés à évoluer au sein de leur entreprise grâce à cette expertise devenue essentielle.

Articles similaires

SociétéUne

Dialogue social : Le Chef du gouvernement reçoit une délégation de la CDT

Le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch a reçu, vendredi 29 mars...

ActualitéUne

3 Milliards de Dhs d’investissements et 2500 emplois, les détails d’un projet d’usine de cathodes pour véhicules électriques

Mobilité électrique. Le Maroc continue d’attirer les investissements étrangers dans le domaine...