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L’adaptation de l’agriculture africaine en marche

l’initiative AAA a entrepris l’accompagnement des pays africains frères dans un processus de renforcement de capacités et de formulation de plans nationaux d’investissements dans l’adaptation et la transformation du secteur agricole. DR

La 3ème réunion ministérielle de l’initiative «AAA» s’est tenue jeudi à Meknès

Résilience : Renforcer la résilience de l’agriculture face aux problématiques de changements climatiques et d’insécurité alimentaire et relever les défis d’une agriculture durable. C’est l’objectif de l’initiative AAA qui a tenu le 4 mai 2023, la 3ème édition de sa conférence annuelle ministérielle à Meknès en marge du SIAM.

La 3 ème réunion ministérielle de l’initiative AAA s’est tenue le 4 mai à Meknès en marge du SIAM sous la thématique «La transformation de l’agriculture africaine pour s’adapter au changement climatique». Ainsi, 33 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe sont représentés lors de cet événement qui réunit de hauts responsables et experts nationaux et internationaux dans le domaine de l’agriculture, de la santé et de l’environnement. Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, a expliqué que cette présence «témoigne de l’importance que nous accordons tous à cette initiative » notant la volonté du Maroc à contribuer à la coopération efficace multilatérale et au développement Sud-Sud. L’organisation de cette conférence en marge du SIAM n’est pas du fait du hasard. En effet, Mohamed Sadiki relève que ce choix s’est fait pour permettre aux représentants des différents pays participant à cette initiative «d’apprécier les progrès réalisés dans le secteur agricole marocain». Le responsable gouvernemental a rappelé que depuis 2008, la politique agricole marocaine est déclinée par des stratégies décennales. Ainsi, au terme du développement de stratégie agricole le plan Maroc Vert qui a pris fin en 2020, une nouvelle stratégie agricole a vu le jour en février 2020 notant que «Génération Green» vise une agriculture résiliente, plus performante, durable face aux changements climatiques tout en étant centré sur l’élément humain. S’adressant aux responsables des délégations présentes, le ministre de l’agriculture affirme que cette rencontre ministérielle « est instituée pour apprécier les efforts que nous accomplissons au service de l’initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine AAA». Après avoir rappelé les différentes phases et objectifs de cette initiative, il a souligné que celle-ci «continue d’avancer et de se structurer» notant qu’elle bénéficie du soutien et de l’appui d’un grand nombre de pays africains, d’organisations régionales et internationales, d’institutions financières et du secteur privé et de la société civile. Pour ce qui est des réalisations de l’initiative, le ministre a souligné qu’avec l’appui de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement, du partenariat NDC, du Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) et des experts locaux africains, l’initiative AAA a entrepris l’accompagnement des pays africains frères dans un processus de renforcement de capacités et de formulation de plans nationaux d’investissements dans l’adaptation et la transformation du secteur agricole et la préparation de projets spécifiques et bancables.

Il a également précisé que ces plans sont des outils stratégiques complets visant à renforcer la résilience des agriculteurs face aux changements climatiques et à assurer une sécurité alimentaire durable. Ainsi, sept pays africains (Côte d’Ivoire, Mali, Cameroun, Ghana, Burkina Faso, République du Congo et Maroc) ont pu bénéficier de ces plans, nécessitant ensemble un investissement de 2,4 milliards de dollars et pouvant bénéficier à près de 9 millions de petits agriculteurs. «Nous nous inscrivons dans un processus pour une croissance efficace et l’élargissement des activités de l’initiative AAA dans le temps y compris le développement potentiel d’une plateforme technologique pour faire le lien entre les projets au niveau des pays, les partenaires et les bailleurs de fonds. Ceci est encadré par une stratégie d’évaluation et d’apprentissage afin de permettre à l’initiative de se développer, d’évoluer et d’innover en se basant sur une auto-évaluation réfléchie ».

De son côté Ahmed Reda Chami, président du CESE, a souligné: «La réalisation de la sécurité alimentaire comme objectif du développement durable reste tributaire de politiques agricoles et alimentaires performantes et efficaces. La bonne nouvelle c’est que la sécurité alimentaire n’est pas de la seule responsabilité du ministère de l’agriculture. Sur le plan agricole, il s’agit actuellement de produire mieux avec moins de ressources tout en s’adaptant aux changements climatiques. Sur le plan des politiques alimentaires, il s’agit de mettre en place des industries de transformation agroalimentaires avec des chaînes de valeurs performantes et de renforcer les circuits de commercialisation et ce afin de promouvoir les quatre dimensions de la sécurité alimentaire, notamment la disponibilité et l’accessibilité». Et de poursuivre : «le Maroc a adopté un ensemble de politiques dans l’objectif de renforcer la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles et alimentaires» citant dans ce sens, le plan Maroc Vert et la stratégie «Génération Green», la stratégie «Halieutis» et la stratégie énergétique. Lancée en 2016 lors de la COP22, l’initiative pour l’Adaptation de l’agriculture africaine promeut et soutient des solutions et des bonnes pratiques en matière de gestion des sols, de maîtrise de l’eau agricole, de gestion des risques climatiques et de renforcement des capacités et solutions de financement.
Il s’agit d’apporter des réponses concrètes pour faire face aux problématiques de changements climatiques et d’insécurité alimentaire et relever les défis d’une agriculture durable.

C’est le titre de la boite

Pas de sécurité sanitaire sans souveraineté alimentaire, selon Khalid Ait Taleb

Nexus Santé-Alimentation 

Présent lors de cette réunion de haut niveau, Khalid Ait Taleb, ministre de la santé, a expliqué à ALM : «On est venu aujourd’hui au salon pour présenter lors de cette rencontre africaine la 2 édition de notre conférence sur la réduction des risques dans le domaine de la santé après la première édition qui s’est déroulée en 2022 à Marrakech et qui était au départ une déclaration visant une charte continentale qui a pour objectif essentiellement d’assurer la résilience du continent dans le domaine de la santé mais aussi dans le domaine alimentaire.

C’est deux questions sont interdépendantes et liées. On ne peut pas avoir une bonne santé s’il n’y a pas une bonne alimentation et vice versa. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui on ne peut pas parler de sécurité sanitaire sans parler de souveraineté alimentaire. La thématique prochaine portera sur l’environnement, l’eau et la sécurité alimentaire ». A noter que cette conférence se tiendra du 27 au 29 septembre 2023.

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