L’industrie aéronautique se développe au Maroc. Mais ce secteur porteur ne dispose pas encore d’un statut. En l’absence d’un tel cadre, l’accès aux mécanismes d’incitation à l’investissement n’est pas toujours aisé. D’autant que, sur le plan foncier, les industriels sont souvent locataires de leur terrain. En effet, dans la Technopole de l’aéroport Mohammed V, pépinière de cette industrie nouvelle, le foncier est cédé sous forme d’un bail renouvelable tous les vingt ans.
Une disposition intéressante au vu du montant du loyer, assez abordable, mais qui représente un frein vis-à-vis des sources de financement. N’étant pas propriétaires, les opérateurs ne peuvent donc pas bénéficier des mesures de soutien prévues dans le cadre du Fonds Hassan II. Autant de problèmes soulevés par le GIMAS, vendredi 27 mai 2005, lors de la conférence de presse consacrant son lancement officiel. Une occasion saisie aussi pour présenter le nouveau site Web de l’association (www.gimas.ma) et un certain nombre de missions dont cette association s’est fixées.
Composé de huit entreprises, notamment AAA Maroc, Aéronautique Sefcam, Assystem Maroc, D.L Aérotechnologies, EADS Maroc Aviation, Sermp, Snecma Service Maroc et Souriau, le Groupement des industriels marocains aéronautique et spatial a une année d’activité dans son compteur. Ces différentes entreprises membres emploient 1 000 personnes et réalisent un chiffre d’affaires global de 500 millions de dirhams, pour des investissements s’élevant à 235 millions de dirhams. Cette association regroupe des sociétés industrielles de tailles différentes ayant réalisé leur délocalisation pour répondre à la contrainte d’optimisation des coûts imposés par les donneurs d’ordres.
Les besoins de s’unir s’expliquent aisément à ce niveau par la nécessité de faire face au problème de la faiblesse des pouvoirs d’achat du secteur de l’aéronautique au Maroc, en réalisant des commandes groupées vis-à-vis des fournisseurs étrangers. A travers le GIMAS, il est aussi plus facile à l’industrie aéronautique marocaine d’être présente dans les grandes manifestations internationales comme le Salon de Bourget, prévu du 13 au 19 juin. L’association participera d’ailleurs à cet événement au sein du pavillon marocain et auprès d’autres grands organismes et opérateurs nationaux comme la RAM, l’ONDA, le TFZ et le TMSA. Dans sa démarche pour la promotion du Maroc, le GIMAS recense les besoins en savoir-faire industriels non présents au Maroc pour les présenter aux industriels étrangers, afin que ceux-ci viennent s’installer au Maroc.
Sur le plan interne, le groupement se fixe pour cadre d’action de déterminer les initiatives à mener en fonction des problèmes communs aux entreprises de la profession. Des commissions ont été nommées pour traiter des divers thèmes et problématiques du secteur. Rappelons que l’ensemble des sociétés de l’aéronautique installées au Maroc aujourd’hui travaillent directement ou indirectement sur l’Airbus A 380. Il s’agit d’un secteur au diapason de l’international, en matière de qualité, notamment de la norme EN 900. La sous-traitance dans ce domaine d’activité est strictement contrôlée. Une entreprise opérant dans l’aéronautique et qui cherche un fournisseur ne peut s’adresser qu’à une source qualifiée, appartenant au même secteur. Aussi, pour un secteur qui requiert un niveau de qualification aussi élevé, l’accent est forcément mis sur la formation. Outre le Centre de formation pour les mécaniciens, mis en place par le GIMAS, les contours d’un plan de partenariat avec l’Ecole Mohammédia des ingénieurs, l’EMIA, sont sur le point d’être finalisés. Objectif : mettre en commun une spécialisation dans l’aéronautique à partir de la troisième année. A long terme, le GIMAS espère voir aboutir un plan de formation commun permettant de faire intervenir certains spécialistes. A rappeler que le Groupement des industriels marocains aéronautique et spatial ne compte pas encore en son sein la partie industrielle de la RAM.
Une question de temps, croit penser un membre actif du GIMAS, lequel espère l’adhésion prochaine de la partie industrielle de la compagnie nationale.