Assemblées annuelles du Groupe Banque mondiale et du FMI
Dans une interview accordée à la chaîne CNN, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, déclare s’attendre à une très forte concentration sur le continent africain durant les assemblées annuelles du Groupe Banque mondiale et FMI qui se tiendront à partir du 9 octobre dans la ville ocre.
A quelques jours de la tenue des assemblées annuelles du Groupe Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva donne un avant-goût de cette manifestation de grande envergure prévue en octobre prochain à Marrakech. Se livrant à la chaîne américaine CNN, la directrice générale du FMI a détaillé les principaux enjeux de ce rendez-vous des décideurs financiers des personnalités politiques, du secteur privé et de la société civile dans un contexte de ralentissement exacerbé par une montée des tensions géopolitiques.
L’attention sera particulièrement portée sur l’Afrique et la relance économique à l’échelle internationale. «Je m’attends à une très forte concentration sur le continent africain. C’est la première fois depuis un demi-siècle que nous y sommes. J’espère également que nous développerons une vision commune sur la manière de faire progresser l’économie mondiale», affirme la responsable dans son interview. Et de préciser que « des réunions aussi cruciales rassemblent le monde pour réfléchir à la manière dont nous pouvons surmonter les défis à court terme ainsi que les défis à long terme liés à une croissance lente et à un monde fragmenté». Face à ces turbulences, la DG de l’institution financière internationale souligne l’importance d’un élan mondial similaire à la dynamique enclenchée pour surmonter la crise née de la pandémie Covid.
«L’économie mondiale aurait pu s’effondrer pendant la Covid, mais ce n’est pas le cas. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes réunis et que nous avons traversé cette crise ensemble», a-t-elle affirmé. Et d’ajouter qu’«à Marrakech, nous devons recommencer et nous concentrer particulièrement sur les perspectives des marchés émergents et des économies en développement – les opportunités que la jeunesse africaine offre à l’Afrique et au reste du monde». Kristalina Georgieva a par ailleurs relevé les difficultés financières qui pèsent sur les pays à faible revenu, dont le rétrécissement de l’espace budgétaire à cause de l’impact Covid, les niveaux élevés d’endettement ou encore des taux d’intérêt élevés.
«Lorsque nous irons au Maroc, notre priorité à court terme la plus importante à l’échelle mondiale est de réduire l’inflation afin que nous puissions voir les taux d’intérêt baisser», a-t-elle dit, notant que cela est « si critique ». Revenant sur les enjeux pour les pays africains, Kristalina Georgieva a souligné l’importance d’œuvrer sur trois fronts.
Il s’agit en effet de la connectivité physique entre les pays, de l’élimination des barrières commerciales et non commerciales ainsi que d’une monnaie numérique. Tout en rappelant l’impératif d’une action coordonnée de la part des gouvernements, la cheffe du FMI a souligné combien l’accord de libre-échange continental peut bénéficier à l’Afrique si les barrières commerciales et non commerciales sont éliminées. Le commerce au sein de l’Afrique peut augmenter de 53 %, le commerce entre l’Afrique et le reste du monde de 15 %, et le revenu réel par habitant pourrait augmenter de 10 %.
