Le tribunal d’Agadir a ordonné, en date du 11 mai 2005, l’éviction de la société Helios de l’hôtel Palais des Roses. Cette décision confirme les appréhensions formulées par Aujourd’hui le Maroc dès le mois de mai 2003 en ce qui concerne la crédibilité de Azzedine Lakhouaja. L’homme d’affaires marocain aurait tenté tout ce qui était en son pouvoir jusqu’au bout pour rester maître du Palais des Roses. D’abord, en s’opposant mordicus à l’augmentation de capital, demandé par son partenaire et promoteur de Dallah Al Baraka, Cheikh Salah Kamel, pour solutionner le grave problème des fournisseurs et entreprises qui n’avaient pas été réglés par Lakhouaja depuis 2003.
Mais malgré toutes ces tentatives, la cour d’appel de Marrakech confirmera le 22 février 2005, le jugement de 1ère instance, retirant ainsi tous les pouvoirs à Lakhouaja en tant que président du Conseil d’administration de la société Palais des Roses International, et les a donnés à Ahmed Ahmed, représentant de Dallah Al Baraka.
De son côté, la Cour d’appel de Marrakech a confirmé, le 26 avril 2005, l’augmentation de capital proposée par Cheikh Salah Kamel le portant de 41.740.000 dhs à 111.740.000 dhs. N’ayant pas suivi, les parts de Lakhouaja passent de 48% à 9,97% !
La suite est connue depuis le 11 mai 2005. La société Helios est évincée de l’hôtel Palais des Roses par la petite porte. Rappelons que cette entreprise, constituée par Azzedine Lakhouaja et un certain Abderrahman Belkebir (directeur de l’établissement) avait été constituée pour écarter la Société Palm Dorint Hotels, locataire légal de l’hôtel. Mais tout avait été tenté pour pousser cette entreprise à la sortie. Ce qui fut fait, causant un énorme préjudice financier à cette enseigne. Le bilan de Hélios entre octobre 2003 et le mois de mai 2005 est fracassant, avec une ardoise de loyer impayé de 76 000 000 dirhams, à raison d’un loyer annuel de 48 000 000 dirhams.
Par ailleurs, d’autres plaintes sont en cours, et entre autres une plainte pénale à l’encontre de Lakhouaja déposée par l’Office des changes pour sortie de fonds illicite à l’extérieur du Maroc, ainsi que pour détournement de fonds, faux et usage de faux, escroquerie, plainte déposée par Cheikh Salah Kamel. Pour sa part, Aberrahmane Belkebir hérite dans cette affaire rocambolesque d’une plainte pour faux et usage de faux et falsification de documents. C’était suite à une assemblée générale de la société Palais des Roses International, tenue le 23 décembre 2003 au cours de laquelle M. Belkebir a assisté et signé le PV pour reconduire Lakhouaja à la tête du Conseil d’administration, alors qu’il n’est ni actionnaire, ni administrateur.
Une entourloupe de deux compères? Ce dossier qui a empoisonné l’actualité touristique deux ans durant se refermera certainement avec le règlement du litige qui a opposé Rochdi El Bouab, président de la société Palm Dorint Hotels et le docteur Lakhouaja. N’est-il pas démontré aujourd’hui avec le non-payement des loyers que dès le départ tout était manigancé pour sortir Palm Dorint Hotels et reprendre une affaire finalement justeuse ? Au mandataire de Cheikh Salah Kamel, l’Egyptien Ahmed Ahmed de trouver une solution équitable. Celui-ci, président de la société Palais des Roses International s’est déjà engagé pour régler sous peu les entreprises victimes des nombreux impayés laissés par Lakhouaja. La toute dernière augmentation de capital à hauteur de 305 millions de dollars US que vient de faire Cheikh Salah Kamel , permettra sans doute au groupe Dallah Al Baraka de sortir le Palais des Roses d’un mauvais feuilleton qui n’a que trop duré et de l’inscrire définitivement dans une logique d’entreprise.