L’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) entre en vigueur en janvier 2005. c’est le Premier ministre, M. Jettou, qui vient de l’annoncer Mercredi à Rabat lors d’une rencontre qui a réuni différents partenaires sociaux. Le timing ainsi fixé, le premier ministre a dressé la liste des actions futures relatives à l’application des dispositions du code de couverture médicale (CCM). Avec comme repère fondamental l’adoption par le conseil de gouvernement, en avril dernier, du projet de décret portant sur la création de l’Agence Nationale d’Assurance Maladie et sa publication au bulletin officiel. Une mesure qui constitue une étape décisive dans le processus de dynamisation du CCM. Sur cette base, la primature se fixe dans les prochaines semaines comme objectif la mise en place des organes de gestion de l’Agence et la mobilisation de moyens matériels et humains nécessaires pour lui permettre d’entamer ses activités. La priorité est donnée à la tenue de son conseil d’administration. L’approche ainsi poursuivie par les autorités publiques en matière de couverture médicale obligatoire vise à préparer une plate-forme solide et sérieuse. Une plate-forme, rappelle M. Jettou, qui fera l’objet de concertation en tenant compte de deux variables : les contraintes des entreprises et la préservation les droits légitimes des employés des secteurs public et privé. Cette approche se traduit par une méthodologie d’application progressive. Parallèlement, le gouvernement s’emploie à mettre en place une politique en matière de santé publique basée sur la prévention et les soins, la rationalisation de la consommation des médicaments, la maîtrise des frais des soins, le renforcement des contrôles médicaux et la poursuite de l’application des réformes structurelles de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et de la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS). Cet esprit de rationalisation devra marquer le financement de ce chantier. Le ministre des Finances et de la Privatisation, M. Oualalou, a mis l’accent sur l’importance de poursuivre la mise à niveau des établissements chargés de la gestion de la couverture médicale. Étape indispensable selon lui pour l’élaboration d’une formule définitive des textes d’application. Objectif : assurer une couverture progressive de larges couches de la population et de garantir sa continuité dans le moyen et le long terme. Du côté du ministère de la Santé, la prudence est de mise. Le ministre M. Biadillah, n’a pas manqué de rappeler l’aspect « difficile » du chantier de la couverture médicale obligatoire particulièrement en ce qui concerne sa mise en oeuvre et l’amélioration du tissu sanitaire national. Relevant la situation difficile du secteur de la Santé, il a évoqué plusieurs chantiers pour la mise à niveau du secteur. Des chantiers qui nécessitent cependant la mobilisation d’importants moyens financiers. On ne le contredit pas.