Economie

L’APC à la sauce marocaine

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Les Canadiens s’intéressent à la formation professionnelle au Maroc. Pour preuve, le lancement d’un projet de coopération maroco-canadienne portant sur l’appui à l’implantation de l’approche par compétence (APC). Il s’agit d’un projet qui a été mis en place par l’Agence canadienne de développement international (ACDI) pour appuyer le programme de réforme et de mise à niveau du secteur de la formation professionnelle au Maroc avec à la clé un budget de 10 millions de dollars canadiens. L’objectif principal est de former des profils qui répondent parfaitement à la demande du marché du travail. «La méthode introduit dans les contenus pédagogiques de nouvelles valeurs sociales permettant ainsi de valoriser le capital humain et lui conférer un cadre de travail sain et propice à générer de la valeur ajoutée.
Au-delà des connaissances qu’elle intègre dans le dispositif de formation, cette nouvelle méthode tient compte du respect de la différence, de la promotion des minorités, de l’intégration de la femme et de son développement en milieu de travail, du respect de l’environnement et enfin du respect des pratiques saines en matière de sécurité et de santé du travail», précise un document de présentation du projet. Et c’est le principe même de l’APC qui «entraîne une synergie constante entre deux mondes aux langages et aux préoccupations forts différents, à savoir le monde du travail et le monde de la formation», comme l’explique Nicole Kobinger, directeur du projet APC au Maroc. En effet, dans le domaine de la formation professionnelle, la démarche vise à harmoniser le dispositif de formation au marché du travail et aux besoins en main-d’oeuvre qualifiée. Le but étant de faciliter le développement socio-économique du pays. Concernant le plan pratique, le projet sur l’appui à l’implantation de l’approche par compétence cible six secteurs d’activité.
Il s’agit de l’hôtellerie et du tourisme, du textile et de l’habillement, de l’agriculture, de l’artisanat, des NTIC et des industries mécaniques, métallurgiques électriques et électroniques (IMMEE).
«Ces secteurs évoluant dans un environnement où la mondialisation implique la normalisation et la qualité des produits et services qui ne pourront, en effet, évoluer de façon pérenne sans que les ressources humaines ne soient formées et sensibles aux nouvelles exigences du marché », peut-on lire dans le même document.
Un an après son lancement, ce programme a porté ses fruits. En hôtellerie, ce sont en effet 40 jeunes qui suivent l’enseignement inspiré par l’APC, au sein de l’Institut spécialisé de technologie appliquée dans l’hôtellerie et le tourisme (ISTAHT) de Marrakech, qui a été sélectionné au mois d’octobre 2003 pour être l’établissement de formation professionnelles-pilote.
Deux filières sont concernées : «Réception d’hôtel» et «Service de la restauration». L’étape suivante de ce projet concerne la généralisation aux treize autres centres du ministère du Tourisme. En textile, le projet a impliqué l’AMITH au complexe Textile Confection de Casablanca. «Il a permis de lancer les jalons d’une politique d’ingénierie de formation par l’APC», estime un communiqué du projet APC. Pour les NTIC, une enquête a été menée sur les entreprises du secteur.
Ses résultats ont permis de mettre en exergue l’implication des professionnels dans le projet. C’est ainsi que l’implantation de trois filières (technicien en réseaux informatiques, de développement informatique et en secrétariat de direction), selon l’APC, est programmée à l’ISGI de Casablanca, pour septembre 2005. S’agissant du secteur des IMMEE, les travaux pour adapter les programmes de formation des techniciens en électricité et électronique des systèmes automatisés ont déjà démarré. Leur implantation est prévue en septembre 2005 à l’ISI (Institut supérieur industriel) de Casablanca.
Mais le grand chantier demeure l’agriculture. Au-delà de l’implantation des filières selon l’APC, à l’ISTA de Souihla à Marrakech, l’équipe du projet mène actuellement une étude sectorielle à l’échelon nationale. Effectuée en étroite collaboration avec la Direction de l’enseignement de la recherche et du développement du ministère de l’Agriculture, celle-ci porte sur près de 350 entreprises. Ses résultats, attendus avant la fin juin 2005, permettront d’identifier l’ensemble des fonctions de travail dans ce secteur, en vue d’une rationalisation de l’offre de formations.

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