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L’artisanat marocain décolle fort à l’international 

© D.R

Des conventions de taille signées lundi à Marrakech

Un nouvel élan de l’artisanat marocain à l’international. Preuve en sont les différentes conventions (cf. encadré) signées, lundi à Marrakech, en marge de la 7ème Semaine nationale de l’artisanat qui se tient sous le Haut patronage de SM le Roi. Un événement marqué par plusieurs activités tout en mettant également davantage les performances du secteur, notamment après la crise de la Covid.

Un chiffre d’affaires de 140 milliards DH

Dans les détails, le secteur génère, d’après le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, dont l’allocution est lue par Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, ainsi que la ministre du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, «un chiffre d’affaires de 140 milliards DH en 2021». Quant à l’export, il atteint, selon le chef de gouvernement qui met en outre l’accent sur l’intégration des artisans à la couverture sociale ainsi que l’intérêt porté à cette catégorie, 820 millions DH à fin octobre. A la fin de cette année, il est attendu que ce chiffre augmente à un milliard DH. La ministre, qui s’exprimait en ligne pour des raisons de santé, estime que «le secteur est productif malgré la conjoncture». «Les résultats sont encourageants», avance-t-elle en présence d’autres ministres comme Aawatif Hayar. Quant au taux de croissance, il est prévu qu’il soit de «7% pour les 5 prochaines années». Aussi, des programmes destinés à l’amélioration de la productivité et aux opérateurs qui veulent exporter sont évoqués par la responsable gouvernementale.
Egalement de la partie, la représentante du PNUD au Maroc, Martine Therer, soulève «le manque de données et de travaux de recherche à l’échelle mondiale». L’intervenante, qui révèle le «soft power» de l’artisanat dont la définition diverge, fait la différence entre un artisanat d’art et de service au Maroc. Pour elle, le secteur est aussi face à de nombreux défis dans de nombreux pays. «Le secteur a besoin de mesures spécifiques après la crise », diagnostique-t-elle en préconisant de « revaloriser le métier pour attirer les jeunes». Cela étant, l’artisanat emploie 22% de main-d’œuvre. Il contribue à hauteur de 7% au PIB. Comme il comprend 172 métiers. Par la même occasion, le secrétaire général du ministère, Mohamed Msellek, qui intervenait en conférence de presse en prélude à l’événement, rappelle la loi 50-17 destinée à mieux organiser ces métiers par le biais du Registre national de l’artisanat entre autres. Pour l’heure, 325.000 artisans y sont inscrits. De plus, la stratégie du ministère vise à améliorer leurs revenus, la compétitivité et la qualité des produits, la création de centres d’excellence. Le tout en mettant en avant l’ouverture à l’international.

Une ouverture pour plus de partage

Par cette internationalisation, il s’agit, d’après lui, «d’augmenter l’export et donner à l’artisan une valeur internationale». Pour le responsable, notre artisanat a déjà un bon niveau et récolte même des prix comme celui remporté par des entreprises marocaines au Salon New York Now. De son côté, le directeur de la Maison de l’artisan, Tarik Sadik, tient à l’ouverture sur les opérateurs internationaux. «Nous devons le faire», avance-t-il. L’objectif ultime étant plus de «partage d’expériences, création d’opportunités pour nos artisans».
Quant à la Semaine de l’artisanat, elle est marquée, d’après lui, par un programme sur tout le mois de décembre. Déjà, le Forum international Marrakech International art and craft connect est organisé lundi avec la participation de fabricants, producteurs et designers de 15 pays afin d’échanger avec les 500 participants marocains. Et ce n’est pas tout ! Cette manifestation est également jalonnée du 1er Marrakech carpet fair qui se poursuit jusqu’au 7 décembre. «Dans d’autres villes, des opérations de commercialisation sont organisées avec des chambres professionnelles dans les 12 régions», précise dans ce sens l’intervenant qui met en avant la participation à ce Salon international du tapis d’agrégateurs et de prescripteurs provenant d’autres pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne, la France et l’Italie. «Le tapis marocain fait main est le premier produit demandé sur le marché américain», avance-t-il en révélant l’organisation de master class. Ceux-ci sont consacrés au design et à l’innovation. En fait partie le branding. «Nous devons créer nos marques en encourageant les artisans à le faire», préconise-t-il. Mieux encore, il estime que l’artisanat n’est pas censé être dédié aux seules occasions exceptionnelles. «C’est un produit qui peut faire partie de notre quotidien», estime-t-il. Pour lui, cela passe, en réponse à une question d’ALM, par la qualité et le prix outre le design en donnant l’exemple des décors, de l’art de la table et des accessoires. Il propose même une niche pour les «cadeaux de fin d’année». Une façon pour lui de convaincre le consommateur, notamment marocain.
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Des conventions avec des banques marocaines et des marques internationales

Les différentes conventions signées en marge de l’événement illustrent parfaitement cette ouverture à l’international. Mais il est d’abord question de commencer par le niveau national. Il s’agit en premier de celle consacrée à l’inclusion financière des artisans en partenariat avec Al Barid Bank pour favoriser entre autres la bancarisation des artisans avec une offre préférentielle. La deuxième convention rassemble le ministère, la Maison des artisans et les chambres professionnelles, ainsi que le CIH. La troisième convention étant consacrée à la fourniture de mesures d’identification et d’authentification au profit du registre national de l’artisanat.

Une autre convention-cadre est signée pour la compétitivité des unités de production et dans le cadre des centres d’excellence pour les filières du tapis, de la poterie et de la céramique. Un autre mémorandum d’entente pour la promotion de l’artisanat marocain dans les galeries de Lafayette à Paris Haussman. De quoi confirmer cet envol international qui se manifeste également par un autre mémorandum avec El Corte Inglès au Portugal, ainsi qu’une convention avec la fondation Michael Angelo. En outre, une convention est paraphée avec l’Ompic pour la protection de la propriété industrielle en plus d’une autre destinée à l’accompagnement des coopératives. Le tout sous l’œil bienveillant de la ministre même en visioconférence.

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