Economie

L’Assamat se transforme en S.A.

© D.R

La grande révolution attendue par les ports marocains est en train de prendre forme. L’Association des agents maritimes et des stevedores (Assamat), a franchi il y a une dizaine de jours la première borne sur le chemin devant la mener d’une organisation à but non lucratif à un statut de société anonyme avec conseil de surveillance et directoire.
Fort d’un chiffre d’affaires à Casablanca aussi important que celui réalisé par l’ODEP, ce puissant pool, gère 1137 personnes, entre 800 dockers conventionnés et reconnus par l’Etat, et le reste, hors convention, constitués de cadres et d’agents de maîtrise. L’Assamat regroupe cinq compagnies à bord. Il s’agit de Tanc appartenant à l’armateur IMTC, de Manuco affilié à la Comanav et entres autres de LCE et d’Idemac, etc.
Adossés aux plus grands armateurs de la place, les deux premiers nommés, Tanc et Manuco, de loin les plus puissants, joueront les premiers rôles dans la future SA. Ainsi, le processus d’absorption de LCE par Tanc est presque entériné. De l’autre côté, l’on assiste à un rapprochement entre Idemac et Manuco. Le troisième acteur mineur sera partagé à part équitable entre les deux leaders du secteur. De telle sorte qu’au finish, l’on ait dans la future S.A deux partenaires à parts égales pour éviter un déséquilibre.
Des nouvelles qui se dégagent du secteur, les deux armateurs intéressés par ce regroupement, la Comanav et IMTC, n’y trouvent rien à dire. L’outil leur permet d’être en phase par rapport aux mutations attendues, explique un expert maritime. L’unicité de la manutention, à bord et à terre, est d’emblée acquise à Casablanca, prototype sur lequel devrait être calé le schéma de gestion et de manutention des autres ports.
Des craintes subsistent toutefois en ce qui concerne le futur rayon d’intervention de ce groupement des manutentionnaires marocains. Le ministère de l’Equipement et du Transport n’a pas encore attribué les concessions et les montants des redevances. Sachant que de très fortes redevances sur les quais auront des conséquences directes sur les coûts de manutention et par ricochet sur la compétitivité de l’outil portuaire marocain, la Direction des ports qui travaille sur le dossier, a tout intérêt à prendre cette donnée en compte.
 Les informations circulant actuellement dans les ports et attribuant les môles des agrumes et le terminal Est à la future S.A et, dans sa totalité, le môle de commerce (marchandises diverses et conteneurs) ainsi que le môle Tarik (conteneurs) à la SODEP n’ont pas encore été confirmées par le département de tutelle. «C’est le schéma le plus probable », se hasarde à pronostiquer un cadre de l’ODEP, très impliqué dans le processus.
Si ce partage venait à être confirmé, le capital de la SODEP qui ouvert aux privés devrait-il être réservé aux seuls agents maritimes et compagnies de manutention à l’exclusion de l’IMTC et de la Comanav, s’interroge un membre de
l’APRAM (groupements d’agents maritimes et de courtiers) ? Autrement, craint-il, le cadre de la concurrence voulue par cette réforme, volera en éclat.
Faute de visibilité, les deux acteurs majeurs, têtes de fil de la transformation de l’Assamat en S.A, hésitent de trop se découvrir en proposant un capital de départ de seulement 100 millions de dirhams en lieu et place du milliard attendu. «Tant que nos investissements ne seront pas garantis par un périmètre clair (concession) et par un portefeuille réel, il nous est difficile d’aller au delà », explique un cadre engagé par l’un des stevedores.
En clair, les manutentionnaires se demandent si le ministère de
l’Equipement calculera la future concession sur la base du capital, du chiffre d’affaires, ou des deux. Les négociations sont en cours. Pour une fois, le secteur privé est prêt.


 Loi 15-02 :
un deadline compromis ?


L’administration, qui n’a pas encore tranché sur le mode de redevances retenu dans ces concessions (capital, chiffre d’affaires ?), est acculé par le temps. En effet, la loi 15-02 consacrant la réforme portuaire, publiée au BO en décembre dernier, doit rentrer en vigueur le 5 décembre 2006. D’ici là, la commission chargée du suivi et de la mise en œuvre doit travailler assez vite pour donner à la SODEP (société anonyme issue de l’ODEP) et au groupement des manutentionnaires marocains (émanation du privé) une grille de lecture. Le GMM ne peut pas commander le matériel nécessaire à sa mission avant la délimitation du périmètre de sa concession. Sachant que le délai entre la commande de tels ouvrages et leur livraison varie entre 18 et 24 mois, les experts estiment d’ores et déjà que la date butoir du premier décembre ressemble à une vue d’esprit. A moins d’un miracle.


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