Economie

L’avenir sera vert

Après la démarche qualité, qui a fait rage ces dernières années dans le monde, le temps désormais est à l’environnement. Une donne qui s’est mue en critère, sinon une condition sine qua non au développement du tissu productif. Composante essentielle de tout développement durable, l’environnement implique une approche globale et intégrée et une responsabilité collective. À commencer par celle des entreprises qui n’ont actuellement d’autres choix que d’intégrer cette donne dans toute démarche managériale. Mais jusqu’à quel point nos entreprises sont-elles respectueuses de cet aspect. Les chiffres ne prêtent guère à la fierté. Seule une dizaine d’entreprises sont certifiées ISO 14001-une norme de gestion de l’environnement international édictée en 1996 par l’International Standard Organisation.
La plupart d’entre elles sont constituées de filiales de multinationales étrangères installées au Maroc. Absence de culture environnementale, non-conviction de son intérêt, manque d’information et d’effort de sensibilisations. Des facteurs qui, entre autres, font que l’on parle si peu de l’environnement. Ce que l’on semble ignorer, c’est que le respect des normes environnementales permet à l’entreprise d’acquérir un crédit et une notoriété certains auprès de ses clients, de l’administration, du grand public. Une PME de 240 personnes peut récupérer les coûts engendrés par une certification dans les 24 mois qui suivent, suite aux économies réalisées. Une opération qui correspond en quelque sorte à un investissement à moyen terme et dont les bénéfices ne sauraient tarder. C’est également un avantage compétitif indéniable. Mais, c’est surtout un impératif auquel les entreprises marocaines devraient tôt ou tard se plier. Il y va de leur avenir dont l’approche va aller de pair avec l’ouverture des frontières physiques.
Un produit non conforme aux normes qui sont fixées par les partenaires européens comme américains du Maroc. Une mise à niveau qui n’intégrera pas cet élément dans son processus de mise en oeuvre serait une mise à niveau qui raterait l’essentiel. En tout cas, les dégâts se font d’ores et déjà ressentir. La dégradation de l’environnement coûte au Maroc 10 % du PIB national annuellement. La désertification est une réalité. Et les ressources en eau se font de plus en plus rares. Le Maroc dispose de près de 300 textes réglementaires se rapportant expressément à l’environnement. Tous sont obsolètes. Sept projets de loi sont toujours au niveau du secrétariat général du gouvernement et attendent leur adoption. Les entreprises marocaines, quant à elles, se trouvent entre le marteau de la rentabilité, pour certaines de la survie, et l’enclume des exigences des partenaires économiques du pays.
Les instruments d’aide ne manquent pourtant pas. Parmi elles, le Centre Marocain de Production Propre (CMPP) qui finance les audits environnementaux industriels et le Fonds de Dépollution Industrielle (FODEP), un outil d’incitation mis en place par le secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement avec l’appui de l’Agence Allemande de Coopération financière (KFW) qui octroie des subventions. Ce dernier est doté d’un budget de 50 millions de DH. Il a pour mission d’inciter les entreprises à produire proprement par la protection et la gestion rationnelle des ressources naturelles et la promotion des mesures volontaires de dépollution. Il existe également la ligne de financement de l’UPI. Des normes, à l’image de l’ISO 14001 existent également. Mais, elles ne peuvent pas se substituer à une démarche marocco-marocaine de production propre.
De plus, elles ne garantissent pas une bonne performance. Le développement économique ne peut être durable que s’il tient compte des fragilités des milieux naturel et humain. Une stratégie d’action cohérente est à établir. Des instruments économiques ( répressifs tels que les taxes ou redevances et incitatifs comme l’octroi de subventions…) sont à renforcer.

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