Le 1er véhicule connaîtra un retard de quelques mois

Il faudra patienter encore quelques mois avant de voir la première Renault construite à Tanger. C’est ce qu’a dévoilé, vendredi 23 janvier, Zineb El Jiazouli, responsable de la communication commerciale du constructeur français au Maroc, à l’agence AFP.
Elle a annoncé que la sortie de la première Renault construite dans la future usine Renault Nissan près de Tanger «pourrait être repoussée de quelques mois».  «L’ensemble du projet industriel Renault Nissan continue, comme les travaux de terrassement pour la future usine du groupe, sur la zone franche de Meloussa», a-t-elle indiqué, précisant qu’elle n’avait pas encore de détails sur la durée exacte de ce retard. Le Maroc mise sur ce projet, situé à quelques kilomètres au sud du grand port de Tanger Med, qui permettra la création de 6.000 emplois directs et près de 30.000 autres indirects. En principe, la future usine Renault Nissan doit être mise en service en 2010. Sa capacité de production prévue est de 200.000 véhicules par an, devant être portée à 400.000 en 2013. Selon toujours Zineb El Jiazouli, le véhicule que Renault prévoit de construire au Maroc sera «une voiture à bas coût (reposant) sur la plate-forme de la Logan». Par contre, Nissan envisage pour sa part d’y fabriquer des utilitaires légers. Vendredi dernier, à Tokyo, la porte-parole de Nissan, Pauline Kee, a indiqué que le constructeur automobile japonais était en train de réétudier sa participation au projet d’usine commune à Tanger, en raison de la crise économique mondiale. «Nous sommes actuellement en train d’étudier des délais et des reports de certains de nos projets, y compris celui au Maroc. Mais à ce stade, rien n’est encore confirmé et il n’y a rien à annoncer», a affirmé la porte-parole de Nissan, dans une déclaration relayée par l’agence AFP. Hier, dimanche 25 janvier, Carlos Ghosn, PDG des constructeurs automobiles français Renault et japonais Nissan, a estimé que le marché mondial de l’automobile devrait se contracter de 13,7% cette année. Et ce après avoir déjà plongé de 9% en 2008 sous l’effet de la crise financière internationale. Ainsi, les ventes mondiales vont tomber à 55 millions de véhicules en 2009 contre 63 millions en 2008 et 69 millions en 2007. Pour Carlos Ghosn, la reprise n’interviendra pas avant 2011 car «il va s’agir d’une longue récession. Il ne fait aucun doute que vous allez voir une concentration accrue».
Le PDG de Renault-Nissan a expliqué que la crise financière frappait particulièrement les acheteurs de voitures, dont les deux-tiers ont recours au crédit. «Nous sommes les premières victimes de l’effondrement financier», a-t-il dit.
À la mi-décembre 2008, le groupe a été contraint de sortir de son mutisme et réagir à une information diffusée par l’hebdomadaire L’Usine Nouvelle selon laquelle «le constructeur français prévoit de retarder le lancement de son usine low cost de Tanger au Maroc». «Le projet industriel de Tanger n’est pas remis en question» et «le planning de l’outil industriel de l’usine n’est pas remis en cause», a annoncé dès lors une porte-parole de Renault. «On reste sur ce qui avait été annoncé en termes de sorties de véhicules. L’introduction de projets de véhicules Renault prévus dans cette usine pourrait être décalée de quelques mois. Ce point était en discussion», a ajouté la porte-parole.