Economie

Le continent doit valoriser ses atouts !

© D.R

Une lettre Royale au 4ème Forum pour l’investissement en Afrique tenu à Marrakech

Dans son message royal, lu par son conseiller Omar Kabbaj, le Souverain a souligné que le rôle du secteur privé devient de plusen plus important dans l’atteinte des objectifs de développement des pays africains.

Au moment où des défis planent sur le continent auxquels des Etats tentent de trouver une issue, SM le Roi Mohammed VI trace la voie. Dans son son message royal, lu par son conseiller Omar Kabbaj, le Souverain fixe les secteurs de taille lors du 4ème Forum pour l’investissement en Afrique, organisé pour la première fois au Maroc. Un événement ouvert mercredi à Marrakech et qui se poursuit jusqu’au 10 novembre.

« Cette 4ème édition du Forum pour l’Investissement en Afrique intervient dans un contexte où Notre continent fait face à des défis économiques complexes, exacerbés par des tensions géopolitiques qui dépassent nos frontières », souligne SM le Roi dans son message adressé aux participants du 4ème Forum pour l’investissement en Afrique. Le Souverain ajoute «les défis du changement climatique qui, paradoxalement, affectent négativement le développement du continent alors que celui-ci ne contribue qu’à hauteur de 4% dans les émissions des gaz à effet de serre à l’échelle planétaire». «Par ailleurs, le recours à la dette comme source principale de financement des politiques nationales visant à contenir les effets des chocs exogènes, conjugué à la hausse des taux d’intérêt et à une spirale inflationniste persistante, fragilisent les marges de manœuvre des pays africains et réduisent considérablement leur capacité à concilier les besoins de développement économique et social et les impératifs des équilibres budgétaires et extérieurs», avance le Souverain. Et ce n’est pas tout !

Le secteur privé sollicité plus que jamais !

« Face à cette conjoncture inédite et à l’ampleur des besoins de financement du développement en Afrique, le rôle du secteur privé devient de plus en plus important dans l’atteinte des objectifs de développement des pays africains. En effet, l’action publique n’est pas, à elle seule, en mesure d’assurer la totalité des investissements nécessaires, y compris dans les secteurs porteurs à fort potentiel et à haute intensité d’emploi», précise SM le Roi. D’après le message royal, le continent, «qui regorge d’opportunités d’investissement pour les opérateurs privés a, plus que jamais, besoin d’initiatives audacieuses et innovantes pour encourager l’initiative privée et libérer tout le potentiel du continent». «C’est ainsi que des initiatives comme le Forum pour l’Investissement en Afrique, porté par la Banque africaine de développement, constituent une plateforme bienvenue pour canaliser les investissements privés vers les secteurs économiques les plus prometteurs et renforcer, ainsi, davantage l’intégration des économies africaines dans les chaînes de valeur mondiales », souligne SM le Roi. Pour le Souverain, le contexte international actuel, avec ses impacts réels et potentiels sur notre continent, «nous incite tous à redoubler d’efforts pour rehausser nos capacités productives nationales afin de construire des chaînes de valeur continentales plus solides et résilientes». Dans ce sens, SM le Roi se félicite du thème «Libérer les chaînes de valeur de l’Afrique». «Nos pays africains sont appelés à adopter une approche intégrée du développement dans notre espace continental qui permettra la mise en place progressive d’un système de production commun basé sur le partage des plateformes. Nous nous félicitons, à cet égard, du travail accompli par nos instances panafricaines pour la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui s’inscrit parfaitement dans Notre vision pour une Afrique intégrée et prospère.
La concrétisation de ce rêve africain permettra d’asseoir les bases pour la création de chaînes de valeur régionales devenues une nécessité pour accroître la résilience du continent face aux chocs exogènes et valoriser son potentiel de production et de prospérité », souligne le message royal.

Les secteurs à prioriser

D’emblée, le Souverain fixe les secteurs prioritaires. «L’énergie, notamment, est l’un des exemples les plus illustratifs du retard accusé par l’Afrique en matière de développement des infrastructures. En effet, bien que le potentiel énergétique du continent, aussi bien en termes d’énergies fossiles que d’énergies renouvelables, soit considérable, le taux d’accès à l’électricité demeure largement faible par rapport aux autres régions du monde en développement. Il est essentiel de reconnaître l’ampleur de ce problème et de s’engager à le résoudre de manière décisive, car des infrastructures de qualité ne conduisent pas seulement à la croissance économique mais aussi au développement humain, en favorisant l’accès aux services de santé et d’éducation et en stimulant la productivité des PME», souligne SM le Roi qui rappelle le projet de Gazoduc Maroc-Nigeria. Le tout en affichant de grandes ambitions. «Notre objectif ultime est de porter l’investissement privé à deux tiers de l’investissement total du pays à l’horizon 2035», précise le Souverain.

Des chiffres de la BAD

Directement après, Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), organisateur de cet événement (AIF) outre d’autres partenaires, avance des chiffres. A commencer par le montant de 782 millions d’euros pour le Maroc. Le responsable, qui ne manque pas de se féliciter de la résilience du Royaume face au séisme, abonde dans le sens du discours royal. Pour M. Adesina, «l’Afrique grandit ». Entre-temps, il ressort le taux de croissance de 3,8% en 2022. «Cinq pays africains sont au top des 10 pays qui se développent le plus rapidement dans le monde», enchaîne-t-il. Quant aux opportunités d’investissement, l’Afrique en « offre sans précédent ». En 2050, le continent comptera aussi 2,5 milliards de personnes. Les jeunes Africains de 15 à 25 ans y seront à hauteur de 477 millions. Aussi, le marché agricole et alimentaire africain atteindra un milliard de dollars de plus en 2030. De même, le marché consolidé de la zone de libre-échange du continent sera estimé à 3,4 milliards de dollars. A propos de l’automobile, l’éminent intervenant met en avant l’accélération de la chaîne de valeur mondiale des véhicules électriques en passant de 7 à 57 milliards de dollars en 2050. A elle seule, l’Afrique se taille respectivement dans le marché vert mondial des taux de 70% de platine, 52% de cobalt, 46% de magnésium, 26% de bauxite et 21% de graphite. Mieux encore, le coût de manufacture de batteries en lithium est «3 fois moins cher en Afrique qu’en Amérique, Chine et Pologne». Par la même occasion, l’intervenant, qui évoque la station Noor à Ouarzazate, avance le montant de 20 milliards de dollars pour l’initiative « Desert to power » pour couvrir 11 pays du Sahel. «Le futur en Afrique c’est maintenant», aspire-t-il par ricochet. Concernant les infrastructures dans le continent, celles-ci enregistrent le taux de défaillance le plus bas au monde à hauteur de 2,1% contre 10% en Europe de l’Est et 8% en Asie. Il ressort même la valeur du capital privé et de risque à hauteur de 7,7 milliards de dollars. «Investissez en Afrique», s’exprime l’orateur. Un continent de transaction à 100%, de projets, de réductions de risques et coûts ainsi que d’affaires.

Related Articles

Economie

Adoption de l’IA en entreprise Et de 5 pour l’accélération Day

Casablanca abritera le 22 mai la 5ème édition de «l’Accélération Day- Master...

EconomieUne

 Black-out ibérique : Comment l’intelligence artificielle aurait pu pallier un tel décrochage énergétique ?

«Aujourd’hui, nous disposons de modèles de prévision fréquentielle qui, grâce au machine...

Economie

Avec le soutien d’Africa 50: La Fondation Jadara et l’UPJ lancent le projet Y.E.S. Africa

La Fondation Jadara et l’Union panafricaine de la jeunesse (UPJ) scellent un...

EconomieUne

A la veille de la la Coupe d’Afrique des Nations : Marrakech redessine sa mobilité urbaine

Six chantiers majeurs sont déployés sur plus de 18 kilomètres cumulés, couvrant...

Lire votre journal

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux