Le cri d’alerte de la société civile

Multiplication des cas de suicide à Chefchaouen

A Chefchaouen, le phénomène du suicide continue de faire des ravages parmi la population, poussant à la mobilisation et la coordination entre des autorités locales, les ONG et les simples habitants de la province afin de pouvoir y faire efficacement face. C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué émis, dernièrement, par l’association «Oui à la vie, jeunes contre le suicide», oeuvrant dans la prévention de ce fléau dans cette province. «Il ne se passe pas une semaine sans que nous entendions qu’un ou plus cas de suicide se sont produits dans la province de Chefchaouen.

Ce phénomène devient très inquiétant », a averti Hajar Chliah, présidente de cette association. Pour lutter contre la recrudescence de ce phénomène dans la province, les autorités ont toujours appelé au renforcement du rôle des acteurs sociaux. Surtout que malgré l’implication des représentants de la société locale aux débats portant sur ce phénomène, «Oui à la vie, jeunes contre le suicide» demeure la «seule association ayant comme objectif la prévention du suicide.

Nous avons toujours appelé à l’implication des jeunes et moins jeunes à travers la création de nouvelles associations pour pouvoir multiplier des projets et des campagnes de sensibilisation à la lutte contre ce phénomène sur le terrain», a fait savoir Mme Chliah. Le travail mené ainsi sur le terrain par de jeunes membres au sein de l’association a pu, selon la militante, aider plusieurs personnes à risque ou en situation difficile à sortir de la dépression et rompre avec leur passé et toutes les idées pouvant mener au suicide. «Malheureusement, nous manquons de soutien et l’encouragement pour aller de l’avant à travers la poursuite ou la création de nouvelles actions en faveur de la prévention du suicide », regrette Mme Chliah.

Et d’ajouter que faute de moyens l’empêchant de continuer avec force, en tant que seule ONG oeuvrant dans ce domaine, «Oui à la vie, jeunes contre le suicide» appelle toutes les composantes de la société civile à Chefchaouen, quels que soient leurs objectifs et leurs spécialités, à faire de la lutte contre le suicide une de leurs priorités et de chercher à travailler ensemble et à coordonner entre elles, à travers la création d’un espace d’écoute au sein des communes et des douars en vue de pouvoir apporter l’aide aux personnes en situation difficile ou souffrant de troubles psychiatriques graves nécessitant traitement et assistance des parties spécialisées concernées.

Notons que les données statistiques officielles continuent de placer la province de Chefchaouen à la tête des zones les plus touchées par le phénomène du suicide au niveau national et les causes des actes de désespoir sont, entre autres, l’échec scolaire, les difficultés d’argent ou de trouver un emploi stable, une simple déception amoureuse ou des troubles mentaux